« Brexit » : « pas la fin de l’UE », « une claque » ou « un motif de fête » pour les politiques tchèques
Comme ailleurs en Europe, les réactions, très diverses, ont été nombreuses en République tchèque suite à l’annonce du résultat du référendum sur le Brexit. La sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne a recueilli 51,9 % des suffrages. Pour autant, « ce n’est pas la fin du monde, et encore moins de l’Union », a assuré le Premier ministre Bohuslav Sobotka.
Comme Bohuslav Sobotka, le ministre de la Défense Martin Stropnický redoute désormais la vague de nationalisme et de populisme que va provoquer le Brexit. Si Martin Stropnický regrette que le référendum ne propose que deux solutions, le « oui » ou le « non », et pas de « oui, mais » qui, selon lui, aurait pu avoir les faveurs d’une majorité de Britanniques, ce n’est pas le cas en revanche d’un certain Václav Klaus. L’ancien Premier ministre et président a été une des premières personnalités politiques tchèques à réagir vendredi matin :
« Je pense que nous devrions tous célébrer [la décision des Britanniques]… La dernière fois que nous avons célébré de la sorte dans notre institut, c’était en 2005 lorsque les Français avaient dit ‘non’ à la Constitution européenne. Il nous a fallu attendre onze ans pour avoir de nouveau une bonne raison de faire la fête. »Le plus célèbre des eurosceptiques tchèques espère bien que le « non » britannique à l’Europe constituera un tournant :
« Que l’Europe doive être intégrée de façon raisonnable, que ses pays doivent se respecter, coopérer et fraterniser, nous sommes d’accord. Chaque être normalement constitué doit dire ‘oui’ à tout cela. Mais nous unifier par la force, nous centraliser, nous réglementer et nous diriger d’en haut, non ! Et je pense que de plus en plus de gens prennent conscience qu’il faut dire ‘non’ ! »
Dans l’ensemble, la voix de Václav Klaus reste cependant isolée en République tchèque. Comme l’a répété le chef de la diplomatie, Lubomír Zaorálek, « l’UE continue d’avancer y compris après la décision britannique. Et la République tchèque doit veiller à son bon fonctionnement. » Pour cela, néanmoins, selon le ministre des Affaires étrangères, « l’UE doit beaucoup plus réagir aux besoins quotidiens de ses citoyens et l’intégration doit se poursuivre uniquement dans les domaines où il est possible de la défendre ».