L'exposition l'exil tchèque et slovaque au XXe siècle
Un projet ambitieux a été présenté, le week-end dernier, à Brno, chef-lieu de la Moravie du sud, aux publics tchèque et étranger : une vaste exposition, intitulée L'exil tchèque et slovaque au XXe siècle... Organisée par la société pour la culture et le dialogue K 2001, l'exposition est située dans quatre centres culturels de Brno. Elle voyagera à Bratislava, capitale slovaque, et, ensuite, à Prague.
L'exposition l'exil tchèque et slovaque au XXe siècle
Plusieurs millions de Tchèques et de Slovaques ont quitté, au cours du XXe siècle, leur patrie. Ils ont fui le fascisme, puis le communisme. Certains d'entre eux sont devenus célèbres, mais les noms de la majorité des exilés sont tombés dans l'oubli. Certains sont revenus, après la chute du communisme, en Tchécoslovaquie, certains se sentent aliénés et préfèrent rester dans leurs pays d'accueil. Et nous, les "autres" Tchèques, que savons nous de nos compatriotes éparpillés dans le monde entier ? L'exposition, consacrée à l'exil politique tchèque et slovaque et à ses activités, a pour ambition de nous les présenter, de dévoiler leurs destins extraordinaires et bien souvent tragiques. De lever les tabous, de combler des lacunes dans nos connaissances de l'histoire, de lancer un large débat dans la société et dans les écoles sur l'exil. Enfin, de renouer les liens entre les Tchèques de Prague, de Brno, de Vienne, de Paris, de New York... L'exposition, axée sur les vagues d'émigration entre 1900 et 1959, est composée de photographies, de documents, d'objets historiques et d'enregistrements audiovisuels. Des artistes, des journalistes, des sportifs, des militaires, des figures religieuses et politiques et aussi des gens "ordinaires"... ils ont tous rêvé, en franchissant la frontière, de revenir, un jour, dans leur pays libre et florissant. Et ils ont, à leur façon, contribué à ce que leur rêve devienne réalité.
L'exposition l'exil tchèque et slovaque au XXe siècle
Des dizaines de personnalités tchèques et étrangères ont été, samedi dernier, les premiers visiteurs de l'exposition. Parmi eux, le directeur du Centre tchèque de Paris, Michael Wellner-Pospisil...
"Le Centre tchèque est un des partenaires de cette exposition. Et puis, j'ai eu le plaisir de retrouver ici une photographie de mon père, officier de l'armée britannique, qui a participé à la bataille de Tobrouk. Si on veut retracer l'histoire de l'exil tchèque, il faut commencer par la bataille de la Montagne Blanche. Et puis, n'oublions pas non plus l'émigration à l'époque de l'Empire austro-hongrois. C'est le cas, par exemple, de mes grands-parents paternels, qui sont partis en Bulgarie, aider la population locale, car la vie en Bohême est devenue insupportable pour eux. Moi même, je vis depuis vingt-deux ans en France. Et je sais que ceux qui vivent à l'étranger ont parfois des liens beaucoup plus forts avec leur pays d'origine que ceux qui n'ont jamais quitté leur patrie."