Bruxelles : les Tchèques aideront-ils à résoudre les casse-tête européens ?

Tony Blair, Vladimir Spidla and Cyril Svoboda, photo: CTK

Deuxième journée du sommet européen de Bruxelles, deuxième journée de négociations sur la future Constitution de l'Europe élargie et sur la succession de Romano Prodi à la présidence de la Commission européenne. Tout cela, évidemment, avec la participation de la délégation tchèque, menée par le Premier ministre Vladimir Spidla et le chef de la diplomatie, Cyril Svoboda.

Les communistes Miroslav Grebenicek et Miloslav Randsdorf,  photo: CTK
Pourtant, à l'exception d'un seul quotidien, c'est la politique intérieure qui domine la presse tchèque, ce vendredi, les grands thèmes européens étant relégués au second plan. "Les communistes veulent gouverner avec la social-démocratie", "La scission au sein de la social-démocratie menace le gouvernement", titrent les journaux, en faisant allusion à la crise post-électorale du parti socialiste de Vladimir Spidla. Malgré la critique que lui adresse le soi-disant euro-réaliste Parti civique démocrate (ODS), parti d'opposition, le chef du cabinet se sent fort à Bruxelles.

"Lors des négociations, nous prenons en compte les opinions de l'opposition. Mais il faut souligner que l'ODS ne veut à aucun prix signer le Traité constitutionnel. Il imagine l'Europe comme une zone de libre-échange, mais s'oppose à toute forme d'intégration européenne. Il ne veut pas que dans le monde globalisé, l'Europe puisse se présenter comme un espace unifié. C'est la principale divergence qui existe entre nous et qui est impossible à surmonter."

Quel successeur à Romano Prodi ? Vladimir Müller, ministre adjoint du ministre des Affaires étrangères chargé des affaires européennes, formule les priorités tchèques...

"Nous souhaiterions que la Commission européenne soit présidée par une personnalité favorable à l'intégration européenne, par quelqu'un qui voudra développer la politique communautaire et serait capable d'assumer la transformation européenne."

Tony Blair,  Vladimir Spidla and Cyril Svoboda,  photo: CTK
Dans la journée de vendredi, alors que les discussions sur les deux principaux sujets étaient encore en cours, Alexis Rosenzweig s'est entretenu, à Bruxelles, avec le journaliste américain William Echikson...

Vous êtes un habitué des sommets européens de ce type. Ce sommet-là, le premier à 25 membres, constitue-t-il un changement, une révolution dans les couloirs ?

"La situation a changé l'année dernière, avec l'arrivé des Tchèques et des autres nouveaux pays. Il y a plus de monde, mais en même temps plus de possibilités de parler avec les leaders politiques, de discuter, car les gens des nouveaux pays membres sont très ouverts."

Avez-vous l'impression que le nombre de journalistes augmente, ainsi que la course à l'information qui a de plus en plus de mal à sortir, parce que les discussions durent encore plus longtemps ?

"Il est vrai que le nombre de journalistes augmente, mais la course à l'information était toujours effrénée, même avant, on discutait à huis clos, ça n'a pas changé. Je me souviens qu'à l'époque communiste, dans l'ancienne Tchécoslovaquie, les débats politiques étaient beaucoup plus secrets et moins transparents qu'ici. Il n'y avait que quelques personnes à qui on pouvait parler, si elles n'étaient pas en prison, bien sûr..."

Auteurs: Alexis Rosenzweig , Magdalena Segertová
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