Bush à Prague : « La guerre froide est finie »
Le président américain est arrivé lundi soir à Prague, première étape de sa tournée européenne. Mardi matin, George W. Bush a été reçu au Château de Prague par le président tchèque Vaclav Klaus et le Premier ministre Mirek Topolanek. Au centre des discussions, le bouclier antimissile que Washington souhaite installer en Europe centrale et la suppression des visas américains, toujours obligatoires pour les citoyens tchèques.
A visite exceptionnelle, protocole exceptionnel : le président et le Premier ministre tchèques ont accueilli ensemble George Bush et son épouse. Après la cérémonie des hymnes, c'est d'abord Vaclav Klaus qui s'est entretenu en tête-à-tête avec le président américain, puis Mirek Topolanek.
Lors de la conférence de presse commune qui a suivi ces entretiens, c'est d'abord des visas qu'il a été question. Et le président américain a répété qu'il allait oeuvrer de manière à ce que soit levée cette obligation de visas pour les ressortissants tchèques:
« Il n'y a pas de question plus importante pour le peuple tchèque que celle de la levée des visas. Je comprends bien cette question, je comprends pourquoi les gens de ce pays se disent : 'nous nous sacrifions avec les Etats-Unis en Aghanistan et en Irak, mais nous n'avons pas les mêmes droits que les citoyens d'autres pays qui ne seraient pas aussi engagés dans l'effort contre les extrêmistes. Je perçois cette contradiction et c'est la raison pour laquelle je suis un fervent partisan du changement de notre politique de visas. Je vais travailler avec le Congrès pour élaborer une politique qui prenne en compte nos besoins - au niveau de la sécurité par exemple - mais qui traite le peuple tchèque avec respect. » Des déclarations très bien accueillies par le président Vaclav Klaus et le Premier ministre Mirek Topolanek. Ce dernier a de nouveau souligné que la levée des visas et le projet de bouclier antimissile américain en Europe centrale étaient deux dossiers qui n'étaient pas liés entre eux. Après les récentes menaces de Vladimir Poutine, c'est évidemment ce projet de bouclier antimissile qui se trouvait au centre des discussions ce mardi à Prague. La République tchèque est directement concernée, puisque c'est à une soixantaine de kilomètres de la capitale que l'armée américaine envisage d'installer un radar, couplé avec un silo de missiles antibalistiques en Pologne.« La guerre froide est finie, c'est terminé, et les Tchèques n'ont pas à choisir entre être les amis des Etats-Unis ou être les amis de la Russie, a précisé le Président des Etats-Unis. Vous pouvez être les deux. Nous ne croyons pas que l'on puisse obliger un pays à choisir. Mon opinion... pas mon opinion mais la vérité est que ce bouclier antimissile est une mesure défensive qui n'est pas dirigée contre la Russie mais contre de réelles menaces. »
Et George Bush d'indiquer qu'il allait discuter avec son ami « Vladimir » de ce sujet de tensions, qu'il allait inviter la Russie à coopérer à ce projet de bouclier antimissile, destiné à faire face aux menaces des extrêmistes et des « Etats voyoux ».Avant de s'envoler vers l'Allemagne pour participer au sommet du G8, le président américain devait terminer sa visite à Prague par un discours prononcé à une conférence sur la démocratie et la sécurité, en présence de plusieurs personnalités politiques et opposants du monde entier, comme le Biélorusse Alexandre Milinkevitch, le Nord-coréen Cheol-Hwan Kang ou encore l'ancien champion du monde d'échecs opposant au régime de Vladimir Poutine, Garry Kasparov.