Radar américain : le gouvernement tchèque insiste sur le bien-fondé du bouclier antimissile
La capitale tchèque se prépare à l'arrivée du président des Etats-Unis, prévue dès lundi prochain. Une visite d'un jour et demi dont le thème principal sera évidemment le radar que les autorités américaines souhaitent installer sur le territoire tchèque, dans le cadre d'un futur bouclier antimissile en Europe. Un projet que s'efforce de défendre le gouvernement tchèque mais que l'opinion semble avoir du mal à accepter.
A moins de trois jours de l'arrivée de George W. Bush à Prague, Mirek Topolanek et son équipe tentent de convaincre que le bouclier antimissile américain est un projet qui mérite d'être soutenu et auquel la République tchèque devrait prendre part. Jeudi, lors d'une conférence sur le sujet, le Premier ministre a ainsi déclaré : « L'Europe peut survivre sans radar, mais sans volonté de se défendre, c'en est fini de notre civilisation ».
« Nous devons montrer que nous sommes disposés à défendre l'espace euroatlantique, à défendre nos valeurs », a poursuivi Mirek Topolanek. Et dans un entretien accordé ce vendredi au quotidien Hospodarske noviny, son vice-Premier ministre, Alexandr Vondra, répète que rejeter le projet américain pourrait entraîner à long terme la réintroduction du service militaire obligatoire.Les arguments développés par les leaders de la droite libérale ne semblent pas avoir convaincu les Tchèques, qui, selon une récente étude, restent majoritairement opposés au radar. D'après le sondage réalisé par l'agence CVVM, 61% d'entre eux seraient hostiles au projet, 30% seulement y seraient favorables.
La partie américaine s'efforce elle aussi de convaincre, avec des arguments peut-être plus efficaces : des visas, ou plutôt la fin des visas pour les Tchèques qui veulent se rendre aux Etats-Unis, un sujet sur lequel George W. Bush a indiqué aux journalistes tchèques être « en train de travailler en collaboration avec le Congrès ».Excellent timing : quelques heures avant son atterrissage ici, la procédure d'obtention de ce visa vient déjà d'être simplifiée au consulat américain de Prague. « Nous ne voulons pas donner l'impression qu'il puisse s'agir d'un simple marchandage visas contre radar », a précisé Alexandr Vondra, tout en concluant qu'il aurait du mal à s'imaginer qu'avec un radar sur leur territoire, les Tchèques aient encore besoin de visas pour les Etats-Unis, alors que les Autrichiens peuvent s'y rendre librement.