« Carte blanche » à Jiri Menzel à l'Institut français de Prague

Le réalisateur Jiri Menzel, oscarisé en 1966 pour son « Trains étroitement surveillés », a selectionné pour l'Institut Français de Prague une série de films présentés dans le cadre d'une semaine « Carte blanche à Jiri Menzel »; une semaine donc de films cultes avec du Godard, du Renoir ou du Carné, sans oublier deux oeuvres du réalisateur tchèque. Après avoir commenté la première séance, il a bien voulu répondre aux questions de Radio Prague.

Jiri Menzel, merci de répondre à nos questions pour Radio Prague. Vous avez à l'Institut Français un programme « carte blanche à Jiri Menzel ». Comment et pourquoi avez-vous choisi ces films ?

« J'ai choisi des films qui sont proches de mon coeur et qui sont à disposition. Je suis heureux que parmi eux il y ait « Une partie de campagne » de Renoir et plusieurs autres films. J'ai un bon souvenir de ce film et c'est pourquoi je l'ai recommandé. »

Est-ce que ce sont des films qui vous ont inspiré dans votre carrière de réalisateur ?

« Je crois que ce sont des films qui m'ont inspiré, entre d'autres. Ce ne sont pas seulement ces films mais ils ont eu une influence sur moi, certainement. »

Vous êtes le représentant de la nouvelle vague tchèque. A la même époque il y a eu la nouvelle vague en France avec Godard et Truffaut. Quel regard portez-vous sur cette période du cinéma français ?

« La meilleure période du cinéma français selon moi, ce sont les années 30 et 40 avec Julien Duvivier, Renoir, etc...Quand nous étions à l'école [la Famu], on nous a projeté quelques films de la nouvelle vague française. C'était une grande découverte pour nous : Truffaut, Chabrol...Ces films là ont aussi eu une grande influence, pas seulement sur moi mais aussi sur Milos Forman, sur Vera Chytilova et sur tous les autres. »

Quel regard portez-vous sur le cinéma tchèque actuel ? Avez-vous des réalisateurs préférés ?

« Malgré le fait que l'aide de l'Etat est très modeste, je crois que la situation du cinéma tchèque est très bonne, parce qu'il y a beaucoup de jeunes cinéastes qui travaillent bien, comme par exemple Jan Hrebejk, Jan Sverak et Petr Zelenka, et qui font des films intéressants et gais. C'est ce que j'aime. »

Sur le cinéma français actuel : avez-vous des films préférés ou une opinion générale ?

« Je dois dire que je viens au cinéma très rarement alors je ne me rappelle d'aucun film français contemporain. »

Vous avez dit que vous aimez beaucoup les acteurs et vous avez été vous-même acteur dans un film de Costa-Gavras. Qu'a représenté pour vous cette expérience d'acteur, est-ce que vous avez aimé faire celà ?

« Je ne suis pas un acteur, je suis un acteur amateur, et non pas professionnel. Mais c'est pour moi toujours une bonne expérience d'être devant la caméra, parce qu'après je peux mieux comprendre ce qui se passe dans la tête et dans le corps d'un acteur qui est devant la caméra. Il est vrai que j'ai beaucoup d'amis acteurs parce que depuis ma jeunesse j'adore cette profession et j'aime les acteurs ; pas seulement les acteurs mais les personnalités. »

'Moi qui ai servi le roi d'Angleterre'
Vous avez adapté plusieurs romans de Bohumil Hrabal, le dernier étant « Moi qui ai servi le roi d'Angleterre ». Y-a-t-il des auteurs, des écrivains tchèques actuels que vous auriez envie d'adapter au cinéma, ainsi que des auteurs français ?

« Je crois qu'il y en a un, qui est à la fois tchèque et français, c'est Milan Kundera. Mais je crois que c'est un devoir très difficile. »

Il y a plusieurs livres de Milan Kundera qui ont déjà été adaptés, est-ce que vous avez une idée sur un de ses livres ?

« Pas exactement. Je l'adore en tant qu'écrivain mais je n'ai jamais pensé faire quelque chose sur une de ses oeuvres. »

Est-ce que vous préparez actuellement un nouveau film ?

« Non, je suis trop paresseux pour ça. »