Cinéphilie : 40 ans après, la Blonde de Jiří Menzel est toujours aussi émoustillante
C’est un grand classique du cinéma tchèque. Un de ses trésors. Comédie lyrique aux irrésistibles effluves de houblon, respirant la joie de vivre du début à la fin, le film, adaptation d’une célèbre nouvelle éponyme de Bohumil Hrabal, a été présenté en première en février 1981. Suscitant un vif intérêt à sa sortie dans les salles, « Une blonde émoustillante », chef-d’œuvre signé Jiří Menzel, n’a rien perdu de son charme quarante ans après.
Le film raconte l’histoire de la famille du directeur d’une brasserie (qui en réalité était le beau-père de Bohumil Hrabal) sous la Première République tchécoslovaque. Hrabal lui-même a passé quatre années de sa petite enfance, entre 1915 et 1919, dans une brasserie qui se trouvait à Polná, dans les environs de la ville de Jihlava, dans la région de Vysočina, dans le centre de la République tchèque (rénovée après l’abandon du brassage sous le régime communiste, la brasserie a été rouverte en 2019). Puis ensuite dans une autre brasserie à Nymburk (Bohême centrale), dont son beau-père était aussi le directeur.
Le film, qui se situe au début des années 1920, est une suite d’épisodes humoristiques qui sont reliées par les principaux protagonistes que sont la charmante femme du directeur (Magda Vášáryová), son mari aimant Francin (Jiří Schmitzer) et le frère de celui-ci, Pepin (Jaromír Hanzlík).
Timide et travailleur, Francin a pour principale préoccupation la qualité de la bière qu’il produit. Ses concitoyens, et notamment les administrateurs qui l’ont nommé, s’intéressent, eux, bien davantage à son épouse, la belle Maryška aux longs cheveux blonds et à la sensualité débordante. Quand débarque le frère de Francin, l’excentrique Pepin, qui hurle dès qu’il parle, la maisonnée se retrouve sens dessus dessous. Jusqu’au point d’ébranler le profond amour conjugal qui unit Francis à Maryška ?
Le neuvième long-métrage du Jiří Menzel, grande figure de la Nouvelle vague tchécoslovaque dans les années 1960, oscarisé pour ses « Trains étroitement surveillés » en 1968, a été tourné dans région de Vysočina, où règne la douceur de vivre, plus précisèment dans la petite ville de Počátky et dans la brasserie de Dalešice.
Bien que le sujet de ce film très nostalgique soit considéré comme typiquement tchèque, « Une blonde émoustillante » a été bien accueilli à l’étranger. Il a même été un des rares films tchèques du début des années 1980 dont les droits ont été achetés par de nombreux réseaux de distribution en Europe et ailleurs dans le monde.