Cent ans depuis la naissance de Milada Horakova
Cent ans se seront écoulés, le 25 décembre, depuis la naissance de Milada Horakova, victime des procès staliniens des années cinquante. Un portrait de cette femme exceptionnelle par Jarka Gissubelova.
Milada Horakova est née à Prague le 25 décembre 1901. Après ses études de droit, elle a adhéré au parti national social et pris le poste de chef du département de l'assistance sociale à la municipalité de Prague. Le souci pour les questions sociales et pour les soins à la jeunesse était typique de cette femme intègre, sereine, éprise de vérité. Après l'occupation de la Tchécoslovaquie par les nazis, elle s'est engagée dans la résistance, aux organisations clandestines Le Centre politique et Le Comité de pétition, et participait aux activités de renseignement. En août 1940, la Gestapo a arrêté Milada Horakova et son mari. Pendant 4 ans, jusqu'au juin 1944, Milada Horakova était emprisonnée dans la petite forteresse de Terezin. En octobre 1944, à Dresde, elle a échappé à la peine capitale, étant condamnée à 8 ans de prison. Après la libération, elle s'est lancée dans la vie politique. Elle est devenue députée de l'Assemblée nationale, présidente du Conseil tchécoslovaque des femmes et vice-présidente de l'Union des prisonniers politiques libérés. Un mois après le putsch communiste de février 1948, Milada Horakova a renoncé à son mandat de député. Décidée de ne pas accepter la nouvelle dictature, elle a mis ses expériences de l'occupation nazie au profit de la résistance anticommuniste. Elle a sauvé beaucoup de personnes en les aidant à s'exiler, refusant, elle-même, l'émigration. La police d'Etat l'a arrêtée le 27 septembre 1949. Dans un procès basé sur des accusations mensongères, Milada Horakova a été accusée de haute trahison et d'espionnage et condamnée à mort. Des personnalités du monde entier, dont Albert Einstein et Bernard Russel, ont adressé des demandes de grâce au président Klement Gottwald. Ce dernier les a ignorées. A la veille de son exécution dans la prison de Pankrac, le 27 juin 1950, Milada Horakova, âgée de 46 ans et mère d'une fille, a écrit: Je suis quitte face au tribunal de ma conscience. Son exécution a dévoilé toute la monstruosité du régime communiste, son arbitraire, ses injustices, ses violences. En 1990, Milada Horakova a obtenu la pleine réhabilitation judiciaire et le Président Vaclav Havel l'a décorée de l'Ordre Masaryk à titre posthume.