Chantal Poullain : La Camargue, région que j'aime le plus au monde
Pour présenter Chantal Poullain il ne suffit pas de dire que c'est une comédienne française établie en République tchèque. On la voit au théâtre, au cinéma et à la télévision, elle dirige une fondation caritative, elle profite aussi de diverses occasions pour présenter aux Tchèques la France, ses beautés, sa culture et sa cuisine. Son nom figure également parmi les trois auteurs d'un livre récemment sorti qui se propose de faire connaître au lecteur tchèque la Camargue, région où Chantal Poullain a laissé son coeur.
« La Camargue est une région que j'aime le plus au monde. C'est un pays plat, un pays avec de l'eau, la mer, les étangs, les chevaux, les flamands roses, les taureaux ou plutôt des vachettes. C'est une région qui me rappelle mon enfance et surtout mon grand père. Il vivait pour les chevaux et les chevaux étaient pour lui plus importants que sa propre vie. Le jour où il n'a pas pu monter à cheval parce que il était déjà assez âgé, il a décidé de partir et s'est donné la mort dans les écuries de ses chevaux. J'ai toujours un immense respect pour mon grand-père qui m'a appris à aimer les chevaux, à les respecter surtout, à les connaître. Il m'a appris à dormir avec les chevaux, à nager avec les chevaux, à les aimer sans artifice, sans selle. Je montais à cru. Je me tenais par la crinière, je sautais sur mon cheval et je gambadais. ... »
Est-ce que vous revenez en Camargue encore aujourd'hui ?
« Le plus souvent possible. Mais depuis que je suis en République tchèque, j'ai tellement de travail que ça limite énormément tous mes voyages en France. Mais dès que je peux, je descends dans le Sud. C'est le premier endroit où j'ai envie d'aller. Et je vais immédiatement en Camargue. Je suis Marseillaise, j'ai vécu à Marseille, mais j'ai passé aussi une grande partie de mon enfance en Camargue. «
Ecrire un livre sur la Camargue était donc pour Chantal Poullain aussi un retour à l'enfance. En collaboration avec le photographe Dalibor Gregor et l'auteur du texte Jan Matej Krninsky elle fait découvrir au lecteur tchèque non seulement cette belle partie de la France, le royaume des chevaux, mais aussi une partie importante de sa vie. Elle explique comment et pourquoi le livre a vu le jour :
« C'est une très jolie histoire parce que Dalibor Gregor a vu le reportage en plusieurs épisodes 'Chantal: La France avec amour'. On avait tourné ça en Camargue, à Marseille, un peu partout. Il a vu ce document et m'a contactée en disant que je lui avais donné une envie folle d'aller en Camargue pour photographier les chevaux et cette nature magnifique. C'était Matej Krminsky qui m'a demandé d'y participer et de parler de mon enfance, de mes relations avec la Camargue, de mon grand-père. Il s'agit donc surtout de mon grand-père Papou et de mon enfance. Mon grand-père s'appelait Marcel Poulain mais on l'appelait Papou. Quand j'étais enfant, on m'a tout de suite posée sur un cheval. C'était la première chose que mon grand père a faite. »
Le livre paru aux éditions Ruze sous le titre « La beauté des chevaux de Camargue » se compose donc d'un important nombre de photos, car la Camargue et ses chevaux sont très photogéniques, de textes plus généraux de Jan Matej Krninsky sur l'histoire, la géographie et les curiosités de la région et puis de textes beaucoup plus personnels et intimes de Chantal Poullain.
« Et bien ma part c'est justement un dialogue sur mon enfance, sur ce que j'ai vécu en Camargue, sur mon grand père, surtout ce qu'il m'a appris sur les chevaux. Et puis il y a aussi des renseignements que j'ai donnés à Matej qui a fait un gros travail. Ce sont surtout les photos qui sont magnifiques. »
Est-ce que les photos peuvent rendre cette atmosphère typique de la Camargue ?
« Elles donnent une image. Je pense, c'est vrai, que tout le monde devrait voir la Camargue. Pas dans la saison touristique, parce que, c'est vrai, la Camargue est maintenant assez envahie par les touristes, mais tout l'environnement est protégé. C'est à dire, vous y trouvez encore la Camargue comme autrefois. Il y a beaucoup de choses qui sont à voir. Je conseille à chacun d'aller absorber l'atmosphère de la Camargue. C'est un petit paradis. Plein de moustiques mais un petit paradis ... (Rires.) »
Aujourd'hui Chantal Poullain vit à Prague. Sa décision de s'installer en Tchéquie a complètement changé son existence. Dans cette vie partagée entre l'art, les médias et les oeuvres caritatives il n'y a plus de place pour les chevaux ...
« Vous savez pour moi, monter à cheval ce n'est pas prendre un cheval que je ne connais pas. J'ai trop de respect pour les chevaux. Mon rêve était d'avoir un cheval et de le monter, moi. Mais la vie a fait que j'habite à Prague, et avoir son cheval, ça demande du temps, ça demande énormément d'attention. Je ne me permets pas d'avoir un cheval pour qui je n'aurais pas le temps et que quelqu'un d'autre monterait. Je n'ai pas envie, je préfère attendre, peut-être un jour ça viendra. Qui sait, je n'en sais rien. Ça me manque de temps en temps, c'est vrai parce que je crois que le mariage entre l'homme et le cheval est magnifique. Je me sens bien sur le cheval. Il me donne de l'énergie, il me donne de la force. »