Circulation des personnes en Europe : le passage des frontières tchèques va encore être facilité
Un nouveau pas sera bientôt franchi dans l’assouplissement des mesures limitant le passage des frontières tchèques, dans un sens et dans l’autre. Après avoir évoqué en mai la possibilité d’un mini-Schengen entre pays voisins, le gouvernement a annoncé lundi que les Tchèques – et les étrangers ayant un permis de résidence dans le pays – pourraient désormais librement voyager dans la plupart des pays européens à compter du 15 juin, sans avoir besoin de prouver qu’ils sont Covid-négatifs à leur retour en Tchéquie. On fait le point sur la situation aux frontières tchèques, et aussi pour les ressortissants étrangers non-résidents.
Cela avait été la mesure la plus emblématique – et la plus troublante sans doute pour qui est habitué à la libre circulation des biens et des personnes garantie par Schengen : la fermeture des frontières de la République tchèque, comme celle d’autres pays, pour endiguer la propagation du coronavirus, avait été décrétée à la mi-mars, sans guère de perspective proche de réouverture tant l’évolution de l’épidémie restait alors une inconnue. Peu à peu au cours du mois de mai, les frontières ont commencé à s’ouvrir timidement sous certaines conditions encore très strictes. L’une des conditions étant notamment l’obligation de ce fameux test Covid-19 négatif à l’entrée du pays, ou la nécessité de se placer en quarantaine.
Le gouvernement tchèque a présenté lundi une carte de l’Europe selon la situation épidémiologique des différents pays. Qu’en est-il ?
Le gouvernement tchèque a établi une carte des pays européens aux couleurs des feux de signalisation : en vert les pays sans aucune limitation de circulation et ce, dans les deux sens. En orange, les pays présentant un risque épidémiologique intermédiaire. Et en rouge les pays considérés comme présentant un risque encore élevé.
Qu’est-ce que cela signifie concrètement en termes de circulation des personnes ? Qu’est-ce qui va changer à partir du 15 juin ?
A compter du 15 juin, les Tchèques pourront circuler librement dans ces pays « verts » parmi lesquels la Slovaquie, l’Autriche, l’Allemagne, la Hongrie, certains pays des Balkans… Et les ressortissants de ces pays-là pourront également se rendre en Tchéquie, sans aucune restriction. Pour les pays « orange », dont font partie la France, l’Italie, l’Espagne, ou la Belgique, les citoyens tchèques pourront s’y rendre librement et rentrer chez eux sans avoir à prouver qu’ils sont Covid-négatifs, ce qui est un changement majeur par rapport à ce qui est valable aujourd’hui. Pareil pour les résidents étrangers ayant un permis de résidence temporaire ou de longue durée en Tchéquie.
Quid des Français, Belges, Italiens, Espagnols ou autres ressortissants de pays « orange » qui voudraient se rendre en vacances en Tchéquie ?
« Evidemment, la situation peut encore évoluer au cours de l’été. On l’a bien vu ces derniers temps, les mesures changent au fur et à mesure que la situation épidémiologique se stabilise – l’inverse est toujours également possible en cas d’aggravation, ou au contraire, les mesures peuvent encore être assouplies courant de l’été. Mais à ce jour, on peut dire qu’à partir du 15 juin, les touristes de ces pays « orange » pourront se rendre en Tchéquie, mais contrairement aux ressortissants de pays « verts », ils devront en effet présenter à l’entrée du pays un test Covid-19 négatif, l’alternative étant la quarantaine, ce qui, convenons-en, n’est pas très pratique pour des vacances. On peut donc supposer qu’il n’y aura pas la foule des grands jours place de la Vieille-Ville à Prague, côté français ou italien. Mais il y a des chances de croiser plus d’Allemands, déjà nombreux à voyager en Tchéquie en temps normal, de Hongrois ou de Polonais dans les ruelles de la capitale, pour ceux qui auront décidé de s’accorder des vacances à l’étranger. L’idée, pour le gouvernement tchèque est aussi de faire repartir le tourisme, fer de lance de l’économie locale, comme l’a noté le ministre des Affaires étrangères Tomáš Petříček :« Le principe, c’est aussi de faire venir des touristes étrangers en République tchèque. Ce n’est pas à sens unique. L’idée n’est pas seulement de permettre à nos citoyens de partir en vacances, mais nous voulons aussi attirer les touristes ici, pour qu’ils puissent découvrir le patrimoine de notre pays. Nous souhaitons contribuer à relancer le tourisme en Tchéquie. »
S’il y a des pays « verts » et « orange », il y en a aussi des « rouges ». Quels sont-ils et qu’est-ce que cela implique ?Les deux pays concernés sont le Royaume Uni et la Suède, où la situation épidémiologique n’est pas considérée comme stabilisée par les autorités tchèques – mais pour des raisons différentes. Le Royaume Uni a certes commencé à assouplir certaines mesures mais enregistre un des taux de mortalité le plus élevé en Europe. La Suède, quant à elle, a choisi de ne pas confiner du tout le pays (https://www.radio.cz/fr/rubrique/panorama/-jai-prefere-les-recommandations-suedoises-aux-mesures-strictes-tcheques-). Dans le cas de ces deux pays, un test Covid-19 négatif sera donc toujours requis pour les Tchèques revenant au pays, tout comme pour leurs ressortissants. Enfin à noter que pour tous les pays hors Union européenne, leur libre circulation dépendra d’une décision coordonnée des Etats membres de l’Union européenne.