Cirques Trottola et Petit Théâtre Baraque ensemble à Prague
« Letní Letná » est le traditionnel festival international du nouveau cirque et du théâtre à Prague. Sa 11e édition a démarré dimanche avec le spectacle « Matamore », une coproduction du Cirque Trottola et du Petit Théâtre Baraque. Les membres de ces deux compagnies en ont dit plus au micro de Radio Prague.
Bonaventure : « Je crois qu’il y a beaucoup de spectacles que l’on aime bien, il y en a un peu moins où on aimerait être dans ce spectacle, et il y a en a encore un peu moins où on aimerait travailler avec les gens. »
Branlotin : « C’est d’abord parce qu’on est amis, mais c’est vrai que ce n’est pas un hasard. Si on est amis, si on s’apprécie, c’est aussi parce qu’on a une manière de travailler, de construire le spectacle, de concevoir et de réfléchir sur le spectacle qui se rassemble. Pour dire simplement, on a aussi une esthétique qui se ressemble, un peu de bric et de broc, un peu vieillotte, pas disco. » Bonaventure : « On aime bien faire les choses nous-mêmes. On aime bien faire les nœuds, tripoter des cordes, on passe du temps à cela. On aime bien sentir la matière. Quand on installe un espace dans lequel on se dit qu’on va faire un spectacle, on ne va pas demander un menuisier ou un soudeur pour lui dire ‘fais-nous une espèce de marionnette qui fait ça’. Non. On aime bien passer du temps à le faire. »
Le spectacle qu’ils ont créé s’appelle « Matamore ». Matamore est une personne qui n’a pas le courage qu’elle affiche. Bonaventure poursuit :« Ce que représente Matamore, c’est un peu comme un clown, c’est-à-dire c’est une espèce de fier-à-bras. Mais on s’aperçoit que c’est lui qui se prend les pieds dans le tapis. C’était plus cette image qui nous intéressait que celle du personnage en lui-même, même si c’est lié. »
Pendant dix mois, ils ont habité sur le même terrain et ont travaillé six, voire parfois même sept jours par semaine. Ils ont commencé avec le décor, une fausse, une sorte d’arène.
Titoune : « Il n’y avait rien de préconçu. On savait vers quelle ambiance on voulait aller, mais en même temps non. »Mads : « Je n’ai même pas l’impression que l’on savait où on allait. Pour moi, on a commencé à zéro. A part la piste, effectivement, on a voulu une petite piste avec les bords de la piste très hauts pour qu’on se sente un peu perdus là-dedans, jetés dans un trou comme ça. Mais à part ça, on a essayé des textes à droite, des textes à gauche, des costumes à droite et à gauche, on a essayé d’improviser, on a essayé de mettre des nez, des moustaches, et tout à coup, il y avait des images qui sont ressorties, qui nous ont parlé. »
Branlotin : « C’est un cirque. Dans le cirque, il y a des acrobates, des jongleurs, le jongleur ne s’est pas mis à jouer de la flûte traversière et l’acrobate à faire de la peinture. On a quand même des techniques qui ont mis des années à être maitrisées. Ça, c’est quand même une première chose. Finalement, au bout du compte, ce qu’on présente, c’est très simple, ce n’est pas sophistiqué du tout, ni au niveau technique, surtout pas au niveau laser, lumière… C’est très simple, mais dans cette simplicité, on a mis longtemps à trouver le point juste. »Le résultat est à voir sous le chapiteau de Letní Letná. Le festival, qui se poursuit jusqu’au 2 septembre, offre également les spectacles de l’ensemble Inextremis et de la Compagnie Poivre Rose. Radio Prague sera là pour vous en proposer un aperçu.