Comment aider les Tchèques à se sortir de l’endettement
L’Etat cherche des mesures pour aider ceux qui tombent dans le piège de l’endettement ; les démarches du nouveau président américain Donald Trump font l’objet de critiques mais aussi de consensus en Tchéquie; mieux se protéger des attaques des hackers est un des grands défis auxquels est confrontée l’administration ; des chercheurs de Brno étudient les retombées qu’ont les émotions traumatisantes des survivants à l’holocauste sur leurs descendants ; ou encore le nombre de Pragois qui désirent posséder une arme a considérablement augmenté. Tels sont les sujets qui sont traités dans cette nouvelle revue de la presse tchèque de la semaine écoulée.
« La nouvelle loi sur l’insolvabilité stipule d’élargir considérablement les possibilités de désendettement. En vertu de de ce texte, toute personne endettée pourrait se soumettre, sous certaines conditions, à une procédure de désendettement, et ce quel que soit le montant de ses créances. Cette procédure s’achèverait au bout de sept ans, et ce sans tenir compte de la part des créances qui ont été acquittées, à condition toutefois que le débiteur mette ses biens à disposition des créanciers et déploie le maximum d’efforts pour les satisfaire. Autrement dit, tant que le débiteur fera tout ce qui est en ses moyens, il lui suffira de rembourser ne serait-ce qu’un centième de la somme due. »
Ce dernier point déplaît aux créanciers représentés en premier lieu par les banques et les sociétés de crédit. Ils craignent que la nouvelle disposition encourage encore davantage les gens à s’endetter de façon irresponsable et irréfléchie.
Donald Trump : critiques et consensus
Les premières démarches de Donald Trump dans ses nouvelles fonctions de président américain font la une des rubriques consacrées à l’actualité internationale dans la presse tchèque. Selon l’ancien chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg, dont un entretien a été publié dans l’édition de samedi dernier du quotidien Právo, « Trump dirige les Etats-Unis comme s’il s’agissait d’une entreprise qui serait la sienne ». Selon lui, cette approche provoque une grande incertitude dans une perspective à long terme. Concernant la décision de la nouvelle administration Trump de refuser l’accès sur le sol américain aux immigrés de sept pays à majorité musulmane, Karel Schwarzenberg affirme :« J’ai toujours été un combattant déterminé pour la protection des droits de l’homme. C’est pourquoi j’estime qu’une telle approche est inacceptable. On ne peut pas dire que l’on refuse de recevoir des gens qui sont menacés de mort, car je suis fermement convaincu que les accueillir est une obligation morale. J’espère que la raison finira par l’emporter, car il existe aux Etats-Unis une quantité de gens qui, par le passé, ont fait preuve d’une grande solidarité ».
Parallèlement, Karel Schwarzenberg partage la critique du président américain qui vise les pays européens membres de l’OTAN auxquels il est reproché de ne pas payer leurs quotes-parts. C’est là néanmoins le seul point, comme le l’ancien ministre tchèque des Affaires étrangères, sur lequel il est d’accord avec Donald Trump. Karel Schwarzenberg estime qu’il convient de coordonner et de redresser les forces européennes de façon à ce que celles-ci soient suffisantes. Cet avis est partagé par le chef d’état-major de l’armée tchèque, Petr Pavel, qui est aussi le président du Comité militaire de l’OTAN, comme il l’a confié dans le quotidien Hospodářské noviny. Petr Pavel considère lui aussi que les Européens devraient consacrer davantage de moyens à la défense. La contribution de chaque pays devrait atteindre 2% de son PIB, sinon, comme il l’affirme, « les capacités clés de l’Alliance resteront limitées ».
Pour mieux se protéger des attaques des hackers
A la lumière du piratage informatique survenu récemment, qui a permis à des hackers anonymes de s’introduire dans des boîtes mails du ministre des Affaires étrangères Lubomír Zaorálek et de certains de ses employés (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/la-diplomatie-tcheque-victime-dune-cyberattaque), une meilleure défense cybernétique des services administratifs est désormais de rigueur. L’hebdomadaire Respekt écrit à ce sujet :« Les responsables du Centre national de la sécurité cybernétique sont convaincus que l’infrastructure informatique publique en Tchéquie est très mal protégée des attaques de hackers. Elle ne dispose pas d’un réseau unifié permettant aux différents secteurs de communiquer, comme cela est le cas, par exemple, aux Etats-Unis, en France, en Grande-Bretagne ou ailleurs. Afin de répondre au besoin urgent d’avoir un tel réseau commun, les représentants politiques ont pensé une loi qui vise à confier au service de renseignements militaires la compétence d’introduire des sondes dans les réseaux cybernétiques da façon à disposer d’un suivi de l’ensemble de l’internet tchèque. »
L’hebdomadaire évoque également les risques que comporte cette nouvelle loi. Théoriquement, en effet, elle donnerait la possibilité au système de monitoring de suivre qui que ce soit. Toutefois, même si le débat en cours sur ces risques est pris au sérieux, plus personne ne doute du bien-fondé de ce système.
Etudes des retombées des traumatismes de l’holocauste sur les descendants des victimes
Les retombées des émotions traumatisantes des survivants à l’holocauste sur leurs descendants : tel est l’objet de travaux de chercheurs de l’Institut technologique de l’Europe centrale à Brno. Lancé en 2011, il s’agit d’un projet commun de six établissements universitaires et de recherches, qui sont les premiers au monde à inclure dans leurs études les petits-enfants des survivants de l’holocauste. Un texte mis en ligne sur le site aktualne.cz précise à ce propos :
« Les chercheurs ont découvert que les descendants des survivants pouvaient souffrir d’hypersensibilité ou, inversement, qu’ils étaient dotés d’une capacité accrue à maîtriser le stress. Des experts en neurologie de Brno cherchent désormais à identifier des indices biologiques comme par exemple des modifications dans la structure du cerveau. Par ailleurs, l’équipe de Brno étudie l’hypothése selon laquelle les traumatismes de guerre s’inscrivent tant génétiquement que socialement dans les générations suivantes. »
A ce jour, une centaine de volontaires de trois générations participent au projet. Les résultats des premières analyses seront connus d’ici à deux ans. Le site cite le responsable de l’équipe de recherche, Ivan Rektor, qui souligne l’importance de ces résultats, car ils pourront être appliqués, par exemple, aux victimes du conflit en Syrie et sur leurs descendants.
Ces Pragois qui se sentent menacés
« Les Pragois veulent posséder des armes » : tel est le titre d’un texte publié dans l’édition de jeudi du quotidien Mladá frona Dnes. Son auteur explique pourquoi :« Les Pragois qui veulent s’armer ont le sentiment que l’Etat ne les protège pas suffisamment. C’est pourquoi ils sont de plus en plus nombreux à prétendre défendre la vie et la sécurité de leurs familles avec leurs propres armes. Selon la police, le nombre d’adeptes inscrits aux examens obligatoires pour l’obtention d’un permis de port d’arme a doublé par rapport à l’année dernière, et ceci alors même que le nombre d’actes criminels commis à Prague l’année dernière a baissé de 12 %, soit le meilleur bilan depuis 1991. »
Le climat d’incertitude au sein de la société serait à l’origine de cette évolution. Un psychologue de l’Académie de police auquel le journal donne la parole, estime que les médias et la façon dont ils présentent les mauvaises nouvelles, jouent eux aussi un certain rôle. Le même psychologue constate en conclusion que le projet de loi constitutionnelle présenté récemment par le ministère de l’Intérieur favorable au port d’armes (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/lusage-des-armes-a-feu-en-cas-dattaque-terroriste-pourrait-etre-autorise-par-la-constitution-tcheque) encouragera très probablement les Pragois dans leur volonté de mieux se protéger seuls et contre tous.