Comment débarrasser les taxis tchèques de leur mauvaise réputation ?
Améliorer les services de taxi en République tchèque, et notamment à Prague, grâce à l’introduction d’examens d’attribution des licences plus difficiles et des sanctions pour les chauffeurs malhonnêtes plus efficaces : tel est le principal objectif d’un nouveau projet d’amendement à la loi sur les transports routiers, élaboré par le ministère des Transports.
« Les services de taxi ont deux problèmes. Premièrement, nous n’avons pas de règlementation assurant un certain confort des passagers. Deuxièmement, nous n’avons pas de moyens de recours efficaces pour les chauffeurs malhonnêtes. Ainsi, par exempl,e un chauffeur qui est pris en train de gonfler le prix du voyage de 1 000 couronnes (37 euros) peut sans problèmes continuer son activité. Ce n’est pas normal. Cela ternit l’image de Prague. D’autant plus que ces chauffeurs sont les premiers que les touristes étrangers rencontrent après leur arrivée dans la ville… »
Cela pourrait bientôt changer grâce à un projet du ministère des Transports qui entend donner aux municipalités le pouvoir de décider des qualités requises pour toute personne souhaitant exercer cette profession. Si à l’heure actuelle chaque candidat au poste de chauffeur de taxi est testé sur ses connaissances géographiques de la ville, ses connaissances de la législation tchèque et sa maîtrise du compteur de taxi, autrement appelé le taximètre, il pourrait selon cette proposition être prochainement obligé de passer également par exemple un examen psychologique ou un test de connaissances en langue étrangère. De plus, les villes pourraient nouvellement définir l’âge maximal d’un véhicule servant pour ce type de transport.
Toutes ces mesures visent à améliorer la qualité des services. La ville de Prague salue l’initiative du ministère de permettre aux communes de lutter plus efficacement contre les chauffeurs malhonnêtes. Ainsi, par exemple tout chauffeur ayant gonflé ses tarifs au-dessus des limites officielles se verrait ôter son certificat de capacité professionnelle. Quant aux chauffeurs illégaux, les personnes fournissant ces services sans licence valable seraient poursuivies en justice.Pourtant, l’amendement en question ne se limite pas seulement aux chauffeurs, mais introduit également de nouvelles règles pour les intermédiaires en services de transport par taxi, c’est-à-dire pour tous ceux qui fournissent aux propriétaires des taxis des services de publicité ou de répartition d’appels. Porte-parole du ministère des Transports, Tomáš Neřold précise :
« Nous voulons que les intermédiaires se préoccupent du fait que les fournisseurs des services de taxi et les chauffeurs ont une licence. »
En cas de soutien apporté aux chauffeurs illégaux, ces intermédiaires pourraient nouvellement se voir infliger une amende au montant maximal de 500 000 couronnes (près de 18 500 euros). A cette proposition s’oppose l’Association des concessionnaires des services de taxi qui craint notamment les difficultés administratives que causerait la nécessité de contrôles intensifiés.
Outre les mesures proposées par le gouvernement, la mairie de Prague souhaite également que les taxis aient des plaques d’immatriculation spéciales, permettant aux clients d’identifier les services certifiés.Alors que la ville de Prague a déjà annoncé qu’elle recourra à ces changements dès leur entrée en vigueur, la municipalité de Brno, la deuxième plus grande ville du pays, envisage seulement d’introduire l’obligation de passer les examens d’attribution de licence également pour les chauffeurs des « drink and drive services », c’est-à-dire les chauffeurs engagés pour déplacer les conducteurs qui ont bu des boissons alcoolisées et leurs voitures sur le lieu de destination. Les autres villes tchèques et moraves ne prévoient pour l’instant aucun changement dans le système.