Comment guérir les malades psychosomatiques ? Le débat est lancé en Tchéquie
En Tchéquie, près d’une personne sur cinq souffre de troubles psychosomatiques. Face à cette situation, les médecins généralistes suggèrent de rendre les traitements plus accessibles, comme en Allemagne ou en Autriche voisines.
En Tchéquie, près d’une personne sur cinq souffre de troubles psychosomatiques. Face à cette situation, les médecins généralistes suggèrent de rendre les traitements plus accessibles, comme en Allemagne ou en Autriche voisines.
Maux de dos ou de tête, nausées, brûlures d’estomac ou encore infertilité : les maladies psychosomatiques sont nombreuses et variées. Elles se caractérisent par des symptômes physiques aggravés par des facteurs émotionnels ou psychiques comme le stress.
En Tchéquie, ces affections psychosomatiques touchent de plus en plus de personnes, et ce, alors que le pays ne compte qu’une centaine de médecins spécialisés. Ceux-ci reçoivent leur attestation au bout de deux années d’études. Les médecins généralistes proposent quant à eux une formation théorique plus courte, de six jours seulement, suivie de travaux pratiques. Selon ces derniers, ce système, en plus d’être plus efficace, leur permettrait de prendre en charge eux-mêmes les patients en leur proposant un traitement à la fois adapté à leurs besoins et pris en charge par l’assurance maladie, comme l’explique Petr Šonka, président de l’Union des médecins généralistes :
« Nous sommes confrontés à un nombre croissant de patients qui souffrent d’hypertension ou de douleurs dorsales, dont on ne parvient pas à trouver l’origine, pas même à l’aide de l’imagerie médicale. (…) Suivre une formation classique est impossible pour un médecin en exercice. Pour cela, il lui faudrait fermer son cabinet ou trouver un remplaçant. »
Gynécologue, Lenka Tocháčková estime, elle aussi, que le nombre de spécialistes est insuffisant en Tchéquie. Toutefois, une formation d’une semaine lui semble extrêmement courte :
« Selon les données disponibles pour l’Allemagne, les patients chroniques qui bénéficient d’un traitement psychosomatique ont moins recours, pour environ 25 %, aux soins remboursés par l’assurance maladie publique. Il y a donc moins de frais de médicaments, d’hospitalisations et d’arrêts maladie. (…) J’estime néanmoins que les spécialistes dans ce domaine doivent être formés dans le cadre des facultés de médecine. Une formation rapide ne sert à rien. »
Du même avis, de nombreux médecins ont lancé un appel allant dans ce sens au ministère de la Santé. L’Institut d’études postgraduées en médecine (IPVZ), qui forme des spécialistes dans tous les domaines, y compris, donc, celui des maladies psychosomatiques, propose, lui-aussi, d’inclure cette discipline dans les programmes d’études à l’université. Toutefois, selon les représentants de l’institut, il faut répondre à un besoin urgent d’environ 300 médecins spécialisés non seulement dans la médecine psychosomatique, mais aussi dans la psychiatrie et la psychothérapie. Une pénurie à laquelle les formations courtes des médecins généralistes permettraient de répondre.