Comment sera la défense européenne

Le politologue français, François Heisbourg, a accordé un entretien au journal tchèque Lidove noviny. Vaclav Richter a tiré de cet entretien quelques idées intéressantes concernant les problèmes de la défense.

François Heisbourg se penche sur le rapport entre l'OTAN, les Etats-Unis et la défense européenne, et aborde aussi le problème d'achat éventuel de nouveaux chasseurs bombardiers pour l'armée tchèque. Du point de vue de l'OTAN, les pays comme la Tchéquie, la Hongrie et la Pologne devraient améliorer leur collaboration avec les autres pays de l'Alliance nord-atlantique. Ils doivent adapter leurs infrastructures à celles de l'OTAN. Il ne s'agit pas de grands programmes, mais plutôt de détails - compatibilité des systèmes de communication, utilisation de radars, structures organisationnelles, connaissances des langues. Dans le cadre de l'Union européenne, la Tchéquie fait partie, comme par exemple la Belgique, la Hollande et la Suède, du groupe des pays d'importance moyenne. D'après le politologue français, les Tchèques devraient considérer la politique de sécurité et de la défense de l'Union européenne comme s'ils étaient déjà membres de l'Union. Ils devraient se demander, donc, ce qu'ils doivent faire pour tirer les meilleurs effets de ce système de défense. Dans son cadre, tous les membres de l'Union, y compris les pays candidats, dont la République tchèque, devraient choisir ce qu'ils peuvent offrir aux autres, contribuer à la sécurité par ce que les autres n'ont ni dans la même quantité ni dans la même qualité. La République tchèque pourrait se demander par exemple: faut-il s'offrir les chasseurs bombardiers? Actuellement, il y a en Europe entre 17 000 et 18 000 avions de ce type, et lors de la dernière guerre du Kosovo on n'a eu que peu de possibilités de les utiliser. Les bombardiers tchèques ne seraient pas donc très utiles. La situation est un peu différente dans le domaine de la défense aérienne, et François Heisbourg ne serait pas contre, si la Tchéquie renforçait la défense européenne par des chasseurs de combat. Il estime, cependant, que la République tchèque pourrait contribuer mieux à la sécurité européenne par des unités de décontamination chimique ou bien par des unités médicales.