Concours de Radio Prague : quelques idées de lecture

Dans cette deuxième partie de culture, nous allons parler littérature. Et pour cause ! Vous savez que Radio Prague a lancé un nouveau concours. Malheureusement, nous recevons peu de réponses. Je vous rappelle le principe : écrivez-nous quel écrivain tchèque ou quel livre tchèque vous a le plus marqué et pourquoi. Et le prix à gagner est un voyage à Prague pour deux personnes... allons bon, à vos plumes ! Ce n’est pas si compliqué que cela.

Laissez-moi vous donner quelques idées de lecture en français, d’auteurs tchèques. Evidemment, vous pouvez tout à fait choisir de vous intéresser aux plus connus des écrivains tchèques, Milan Kundera et Bohumil Hrabal... Il y a quelques semains, Magda Hrozinková vous avez également donné quelques idées : Babitchka de Božena Němcová, l’Année du jardinier de Karel Capek, Les Onze de Klapzuba d’Eduard Bass, Esprit de Prague d’Ivan Klíma ou encore les deux ouvrages de Květa Legátová.

Pour ma part, je vous propose de vous intéresser à Josef Škvorecký, également un grand nom de la littérature tchèque, éditeur à Toronto des auteurs tchécoslovaques interdits sous le communisme. Vous pouvez choisir de vous intéresser à ses premiers romans : Les lâches ou Miracle en Bohême qui évoquent des époques peu glorieuses de l’histoire tchécoslovaque. Le lionceau est également une très belle histoire d’amour. Plus récemment, en 2001, les Editions du Rocher ont sorti Deux meurtres dans ma double vie, génial récit sous la forme d’un roman policier.

Et pourquoi ne pas aller voir du côté des jeunes auteurs contemporains ? Jáchym Topol est une des figures marquantes de la génération née à la fin des années 1960. Nombre de ses ouvrages ont été traduits en français par Marianne Cannavagio. Vous avez l’embarras du choix entre Ange Exit, Missions nocturnes ou plus récemment, Zone cirque.

Plus proche de nous encore, Petra Hůlová dont l’ouvrage Les montagnes rouges est sorti en 2005 aux Editions de l’Olivier, tout comme Ruthie ou la couleur du monde, de Tomáš Kolský. Vous pouvez d’ailleurs retrouver des portraits de ces deux écrivains dans les archives internet de Radio Prague.

Et puis il y a des auteurs à la production abondante qui ont eu la chance d’être beaucoup traduit en français, comme Karel Čapek. Celui qui a popularisé le mot ‘robot’ a écrit nombre de pièces, nouvelles et romans qui des dizaines d’années plus tard, n’ont pas vieilli pour un sou. Lisez la pièce L’Affaire Makropoulos qui a d’ailleurs été adaptée à l’opéra. Ou laissez-vous emporter par le roman d’anticipation R.U.R qui met en scène pour la première fois dans la littérature mondiale des robots. Plusieurs ouvrages de Čapek ont paru aux éditions suisses L’âge d’homme.

Et puis, même s’il est peut-être moins connu que Čapek, je vous conseille vivement la lecture de Jiří Weil, un des premiers auteurs à s’être défié du régime communiste pour avoir vu de près à quoi ressemblait l’URSS de l’entre-deux-guerres et ses goulags. On lui doit entre autres deux monuments de la littérature tchèque, malheureusement souvent négligés : Vivre avec une étoile, récit bouleversant du quotidien d’un homme stigmatisé en raison de son origine juive, et Mendelssohn est sur le toit, qui aborde avec beaucoup d’ironie désabusée la vie à Prague sous l’occupation nazie. Ces deux ouvrages ont été traduits par Xavier Galmiche et sont parus chez 10/18.

Je vous conseille enfin vivement de vous plonger dans la lecture de Toute une vie, de Jan Zábrana, sorti chez Allia en 2005. Il ne s’agit pas là d’un roman mais du journal poignant d’un homme, traducteur et poète, dont la parole étouffée sous le régime communiste eut raison de sa santé.

Avec toutes ces idées, on espère donc que vous allez vite prendre vos plus belles plumes et nous écrire vos réflexions de lecture.