Conditions de détention : la République tchèque peut mieux faire
Le Conseil de l’Europe a publié un rapport évaluant l’état des prisons et des hôpitaux psychiatriques tchèques. Selon ce document réalisé par le Comité européen pour la prévention de la torture, certains détenus se sont plaints de traitements violents, d’insultes racistes et même d’humiliations perpétrés par les gardiens de prison. Même si le Comité a ainsi adressé une série de reproches, il a dans son ensemble évalué de façon positive l’état des prisons tchèques.
« Selon le ministre Jiří Dienstbier, cette visite ne s’est pas si mal déroulée par rapport à la dernière. Bien évidemment, il y a des reproches qu’il va être nécessaire de résoudre. La République tchèque, en tant que partie signataire de la Convention, a désormais l’obligation de s’exprimer sur ce rapport, de réagir et d’informer de ses prochaines intentions dans le but d’accomplir ces recommandations. »
Le Conseil de l’Europe dénonce également le manque de place pour pratiquer des exercices physiques, et ce spécialement dans la prison pour jeunes à Všehrdy. Certains détenus de la prison de Brno ont également signalé un traitement inhumain subi par des détenus ayant des troubles de l’apprentissage, qui auraient été obligés de danser, d’aboyer, de manger de l’herbe ou de boire dans un seau. A propos des dérives que dénonce le rapport, Jarmila Balážová a indiqué quels seront les prochaines mesures mises en place pour remédier aux manquements :
« En ce qui concerne les mesure concrètes, le ministre Jiří Dienstbier considère opportun de discuter de la mise en place d’un système obligatoire de déclarations de blessures ou de mauvais traitements des personnes dont la liberté est restreinte aux différents organismes d’inspection. On peut notamment souligner une série de mesures qui seront discutées avec les départements compétents. Jiří Dienstbier est notamment persuadé du fait qu’il s’agit uniquement de dérives spécifiques. Le Comité européen surveille également des établissements où il ne présuppose pas que des manquements pourraient avoir lieu. Néanmoins, la situation s’est améliorée. Et la question de la sécurité prend également beaucoup plus d’importance au sein des prisons. »Le Conseil de l’Europe a notamment appelé la République tchèque à mettre fin à la pratique d’un contact avec un psychologue ou un psychiatre, où le détenu est séparé de son praticien par des barreaux de prison. Comme dans son rapport datant de 2010, le Comité dénonce toujours la pratique de la castration des délinquants sexuels. A ce propos, Jarmila Balážová a indiqué :
« Je veux rappeler que le Comité pour la prévention de la torture a l’obligation de signaler tout type de problèmes mais il appartient à chaque pays de décider de quelle façon et dans quels cas il tiendra compte de ces critiques. Je crois qu’à propos de ces cas spécifiques, nous allons envisager des discussions similaires. Le ministre Jiří Dienstbier doit d’abord s’entretenir avec les départements correspondants, donc il est difficile d’anticiper à l’heure actuelle quels seront les résultats. »Le ministre en charge des droits de l’homme, Jiří Dienstbier, s’apprête à remédier très prochainement à ces manquements par l’instauration de différents procédés de régulation au sein des divers établissements pénitentiaires ainsi qu’au sein des hôpitaux-prisons.