Consécration par l’UNESCO du Parc de Průhonice

C’est désormais un fait. Le Parc paysager de Průhonice près de Prague est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. L’information vient d’être confirmée par le chef de la section des relations internationales du ministère tchèque de la Culture Zdeněk Novák qui a participé à la conférence annuelle de l’UNESCO au Brésil. Les représentants de cette organisation ont confirmé que le Parc de Průhonice fait partie du site protégé de Prague et jouit du même degré de protection que le centre historique de la capitale.

Pendant de longues années l’incertitude planait sur le statut du village de Průhonice et de son célèbre parc. Déjà en 1992 le ministère de l’Environnement avait présenté la candidature du parc à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial mais depuis ce temps-là il n’était pas sûr que le site soit vraiment protégé par l’UNESCO.

Arnošt Emanuel Silva-Tarouca
Le parc de Průhonice a été fondé en 1885 par le comte Arnošt Emanuel Silva-Tarouca qui allait consacrer à ce projet le reste de sa vie. Il a travaillé pour enrichir et embellir le parc jusqu’à sa mort en 1936. Sa superficie de 240 hectares classe le domaine de Průhonice parmi les plus grands parcs paysagers d’Europe. Ce chef d’oeuvre d’architecture jardinière du XIXe siècle qui entoure un château néo-Renaissance est aussi un important jardin botanique. Les plantes rares dans l’enceinte de Průhonice sont remarquables par leur beauté mais aussi par leur valeur scientifique. Le parc est en possession de l’Institut de botanique de l’Académie des Sciences de République tchèque. Son directeur Jan Kirschner a accueilli avec plaisir la décision de l’UNESCO :

« Evidement, j’éprouve une certaine euphorie puisque nous sommes entrés dans le club exclusif des sites historiques et culturels les plus prestigieux du monde. Pourtant, en ce qui concerne notre travail cela ne représente pas un changement radical. »

Entretenir un vaste domaine de 240 hectares n’est pas facile. C’est un travail sans fin. Jan Kirschner rappelle les projets d’entretien et de réhabilitation du parc qui sont en cours :

« Nous avons préparé un projet assez important du système d’information et pour rendre plus agréable l’entrée des visiteurs dans le parc. Nous sommes en train de préparer un vaste projet de réhabilitation de la verdure. En même temps nous avons partiellement ouvert le Château de Průhonice aux organisateurs de diverses manifestions. Le parc offre donc un espace suffisant pour que les visiteurs, même s’ils arrivent en grand nombre, s’y sentent bien. »

Jan Kirschner espère que l’inscription sur la liste de l’UNESCO permettra maintenant de préciser le statut du parc dans lequel coexistent des plantes rares avec des animaux car c’est aussi un domaine de chasse. Il s’agit donc d’un terrain où se croisent les intérêts des botanistes, des spécialistes de la protection des monuments historiques et des gardes-chasses. Concilier ces intérêts souvent contradictoires n’est pas facile. Selon Jan Kirschner, il faudrait, par exemple, réduire le volume du gibier qui se régale de plantes rares mais c’est justement un problème pour lequel il est difficile de trouver un compromis.