Conseil de l'Europe: La Tchéquie a encore des progrès à accomplir dans sa lutte contre le racisme et l'antisémitisme

Roms

Une large part du rapport publié ce mardi par la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI) concerne la minorité Rom, qui continue d'être l'objet de discriminations en République tchèque. Cette Commission, qui est un organe du Conseil de l'Europe, a fait état de discriminations raciales également en Hongrie et en Grèce.

Selon ce rapport, "la situation des Roms ne s'est guère améliorée" en Tchéquie. "Ils demeurent en marge de la société majoritaire, comme en témoigne leur ghettoïsation dans des campements aux conditions inférieures aux normes, situés à la périphérie des villes". L'ECRI, un organe rattaché au Conseil de l'Europe trouve par ailleurs toujours "préoccupants" les mauvais traitements infligés à des Roms par la police et les violences à motivation raciale dans le pays. Coïncidence: Ce mardi, jour de la publication du rapport, tombait le verdict dans l'affaire des agresseurs de Jesenik. L'un d'entre eux, Martin Stiskala, âgé de 19 ans, n'a été condamné qu'à une peine de deux ans de prison avec sursis pour agression à caractère racial contre un couple de Roms. Le Conseil de l'Europe préconise la discrimination positive, en vue de faire baisser le taux de chômage, qui atteint des sommets dans certaines localités parmi la population tzigane. Le Parlement Rom, une institution créée au mois de mai de cette année, et qui regroupe 78 organisations, insiste par la voix de son président Milan Scuka pour que cette discrimination positive soit appliquée dans la fonction publique. La Commission s'inquiète également, dans son rapport, de l'influence de thèses antisémites sur la société tchèque, des thèses énoncées sous couvert de publications pseudo-scientifiques. Une allusion à certains ouvrages publiés au cours de l'année dernière, dont celui de Petr Bakalar, "Tabou dans les sciences sociales", à l'origine d'une importante polémique dans le pays.