Continuation de la privatisation des grandes entreprises tchèques

Le gouvernement tchèque vient de trancher, en ce qui concerne la privatisation de trois grandes entreprises. Alain Slivinsky vous en dira plus.

Dans ce volet de la privatisation des grandes sociétés nationales tchèques, il y avait donc trois entreprises en jeu : Transgas, compagnie d'importation du gaz naturel, avec huit distributeurs, Unipetrol, holding de production et de distribution de produits dérivés du pétrole, et CEZ, compagnie de production et de distribution de l'énergie électrique. Le cabinet social-démocrate de Milos Zeman a trouvé des acquéreurs pour les deux premières. Le consortium allemand, RWE, ou plutôt l'une de ses sociétés RWE Gas, devient le propriétaire majoritaire de l'importation et de la distribution du gaz naturel en Tchéquie. L'Etat encaissera 133 milliards de couronnes pour cette vente ! Une surprise pour les spécialistes en la matière, car ils s'attendaient à une somme inférieure. N'oublions pas, pourtant, que Transgas, comme son nom l'indique, contrôle aussi le transport du gaz naturel, sur le territoire tchèque. Le géant russe, Gazprom, devra donc compter avec ce nouveau propriétaire. Intéressant d'apprendre, aussi, que RWE exerce surtout, dans l'électricité, mais veut s'infiltrer dans le marché du gaz européen. Selon les experts, c'est une bonne chose, car sa stratégie sera, certainement, différente et peut-être plus profitable que celle des compagnies du gaz classiques. Pour la vente de la compagnie pétrolière Unipetrol, le gouvernement n'a pas choisi l'offre la plus élevée. Il a penché pour le second candidat en lice. En plus de cela, c'est une société tchèque qui a remporté l'appel d'offres. Il s'agit d'Agrofert, un holding exerçant déjà dans le domaine pétrolier et qui est chapeautée par le géant américain Conoco. On s'attend à une forte restructuration de la sphère pétrolière - raffineries et distribution des carburants, en Tchéquie. Aux critiques concernant le prix de vente d'Unipetrol, le Premier ministre, Milos Zeman, répond : « Celui qui a offert la plus grosse somme, le Britannique Rotch Energy, n'est pas un partenaire stratégique, mais un intermédiaire ».

Le troisième grand de l'énergétique tchèque, CEZ - propriétaire, entre autres, de la très controversée centrale nucléaire de Temelin - n'a pas été vendu ! En effet, le gouvernement a remis sa décision au 7 janvier. Motif ? L'insuffisance des offres présentées, des sommes quelque peu dérisoires pour le géant de l'électricité tchèque. Le cabinet a appelé les deux grands candidats en lice, le Français EdF et l'Italien Enel, à présenter une nouvelle offre : 200 milliards de couronnes, au minimum ! Si aucun candidat ne se trouve à ce prix, le gouvernement annulera l'appel d'offres. Conséquences de cette privatisation pour le simple citoyen ? Les prix devraient baisser.