Crise : "Le tourisme à Prague a quelques petits soucis à se faire"

Прага

Quels sont les effets de la crise financière sur le tourisme à Prague ? Pour répondre à cette question aujourd’hui, le Français Patrick Beslon, qui a cofondé il y a quelques années une agence de tourisme appelée Avantgarde Prague :

« Notre agence est une agence de tourisme ‘réceptive’ sur le marché francophone. Actuellement nous sommes cinq à travailler dans l’entreprise. On a aussi une trentaine de guides qui travaillent en externe. »

A votre échelle, ressent-on déjà concrètement les effets de la crise financière partie des Etats-Unis et désormais mondiale ?

« La crise, effectivement on la ressent. Mais en fait ça a commencé plus tôt. La crise en France est plus profonde et plus présente.. On a déjà eu une baisse de nos fréquentations cet été que j’estime entre 15 et 20%, ce qui représente beaucoup de manque à gagner sur la période estivale. Actuellement, on ressent concrètement la crise financière. Par exemple en octobre, on avait un groupe de 130 personnes qui devait venir pour une conférence organisée par un constructeur de moteurs d’avion et cinquante personnes ont annulé leur séjour... »

Est-ce que le secteur du tourisme est touché dans son ensemble ?

« Il y a plusieurs segments et secteurs d’activité. Il y a le tourisme de loisirs et le tourisme d’affaires. Le tourisme d’affaires est plus particulièrement touché parce que les premiers clients dans ce domaine sont les banques, qui sont bien sûr touchées de plein fouet. Les tour-opérateurs français me disent que les clients annulent. Nous avons aussi des annulations et certains nous disent ‘On annule à cause de la crise’. »

Est-ce que ce phénomène touche davantage la clientèle francophone ?

« On travaille en partenariat avec Expedia, qui a une enregistré une baisse de fréquentation de 20% sur Prague. Donc Expedia a 20% de commandes en moins sur Prague et là c’est quelque chose de mondial. Les Français viennent selon les régions et selon les offres commerciales par région. Mais il y a une hausse de fréquentation sur le marché russophone. Ça ne s’équilibre pas encore, mais Prague a encore un bel avenir pour le tourisme : le marché s’est déplacé vers une autre clientèle. »

La place de la Vieille-Ville
Est-ce qu’on reste optimiste dans la branche ?

« Nous, dans notre agence, on reste optimiste, mais bon, on est quand même réaliste et on voit bien que le tourisme à Prague a quelques petits soucis à se faire malgré tout. »

Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour relancer la machine dans ces conditions difficiles ?

« Avoir une vraie politique d’aménagement du tourisme à Prague. La ville de Prague n’a pas de politique de tourisme, ça n’existe pas. Et puis il faudrait aussi augmenter la qualité des produits et des services. »