Décès de Karel Kachyna

Karel Kachyna, photo:CTK

Karel Kachyna, l'un des réalisateurs les plus prolifiques du cinéma tchèque, est mort, vendredi dernier, à l'âge de 79 ans. Sa filmographie dépasse le chiffre de 50 titres, parmi lesquels les plus appréciés sont ses films tournés dans les années soixante.

Karel Kachyna,  photo:CTK
"Son départ marque la fin de toute une ère célèbre de la cinématographie tchèque: probablement, derrière personne d'autre ne sont restés autant d'histoires, d'énergie et de sentiments," dit du décès de Karel Kachyna le réalisateur Jiri Smyczek. Le haut professionnalisme, qui n'a jamais glissé dans la routine, a été ce que les critiques appréciaient le plus dans la création de Kachyna.

Diplômé de l'Ecole supérieure de cinéma, FAMU, spécialisation caméra, il a débuté en 1951, par un film documentaire sur le repeuplement des régions frontalières. La situation à la frontière tchéco-allemande est le sujet de son troisième long métrage, "Le roi de la Sumava", à un contenu tendancieux. Karel Kachyna s'est fait particulièrement remarquer par ses films tournés au début des années soixante, "Vive la république", "Un carrosse pour Vienne", et notamment "l'Oreille". Or ces films seront interdits par le régime et reposeront au fond des tiroirs, jusqu'en 1990. Dans les années soixante-dix, Karel Kachyna a recours à la création poétique pour enfants et aux films tirés des romans.

Karel Kachyna,  photo:CTK
Après la chute du régime communiste, il réalise "Le Cri du papillon", avec l'acteur britannique, Tom Courtenay, et la Française Brigitte Fossey, ayant pour cadre le camp de concentration de Terezin. En 1993, voit le jour l'un des films les plus limpides de sa carrière, "La Vache", avec Alena Mihulova, sa femme, dans le rôle principal. Depuis 1999, Karel Kachyna présidait l'Académie du film et de la télévision. A deux reprises, il s'est vu décerner le Lion tchèque pour sa contribution au cinéma tchèque. Ses projets étaient encore nombreux: il ne renonçait pas à l'idée de tourner un film d'après le livre de Bohumil Hrabal "Je servais le roi anglais", ni à son rêve sur l'opéra "Juliette" de Bohuslav Martinu. L'année écoulée, il a encore réalisé un dernier film pour la télévision tchèque. Les maladies d'Alzheimer et de Parkinson l'ont empêché de continuer.