Défilé militaire à Prague pour les 60 ans de la fin de la guerre
A l'occasion du 60e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les quartiers de Letna et de Dejvice à Prague, derrière le Château et à deux pas du ministère de la Défense et de l'Etat-major, ont été le théâtre d'un défilé militaire et d'une reconstitution de l'atmosphère de l'époque.
Des touristes français, venus de l'Aveyron, se sont retrouvés un peu par hasard au beau milieu de ces commémorations et ont fait la comparaison avec ce qu'ils avaient déjà pu voir en France.
« Disons que c'est plus strict chez nous qu'ici. Ici c'est un peu la pagaille !
- C'est différent...
- C'est un peu plus bon enfant, ici. Mais bon, ça doit leur faire drôle aux Tchèques de voir des drapeaux russes sur les chars. »
La parade américaine, par contre, était, sans surprise, toute en grandeur, que ce soit dans le nombre de véhicules défilant ou bien dans sa durée. Mark, en uniforme de major américain, est un des nombreux participants à cette reconstitution historique. Qu'est-ce que représente pour lui qui n'a pas connu la guerre, ce soixantième anniversaire ?
« Pour moi ? (rires) C'est une question difficile car je suis Allemand. D'un côté, c'est un jour qui célèbre la fin de la guerre. Et de l'autre, pour nous, c'est un tout nouveau départ. Mais autrement, nous nous rendons tous les ans à Plzen avec des amis anglais, français, hollandais et qui viennent de toute l'Europe. C'est quelque chose de vraiment très bien : tous ces gens qui viennent des quatre coins de l'Europe avec leurs véhicules militaires et leurs uniformes, sans bataille et sans combats. »
A la fin du défilé, des hélicoptères et des avions de l'Armée de l'air tchèque ont survolé l'esplanade. Et en première pour les spectateurs rassemblés, deux Grippen JAS 39, les nouveaux avions de combat suédois récemmment acquis par la République tchèque ont fait leur baptême de l'air public.Moins monumental que ces défilés militaires, le quartier de Dejvice était aux couleurs et aux goûts des différents pays alliés : des cantines américaine, britannique, soviétique mais aussi polonaise, avaient été installées. La cuisine française n'a pas été oubliée, avec un menu composé de ragoût de fruits de mer, de ratatouille ou encore de tarte Tatin. Tout cela au son des bagpipes, les cornemuses des troupes britanniques, qui ont attiré l'attention et les applaudissements des passants à chacun de leur passage au milieu de l'avenue Dejvicka. Ou encore au son de l'orchestre, mené par un chef enthousiaste et bonhomme : au milieu de la sévérité de ces défilés armés, sans doute, un peu de la légèreté qu'octroie la musique, de celle que beaucoup ont dû ressentir il y a de cela 60 ans.