Delhaize quitte la République tchèque

Ce n'est pas un coup de théâtre, car on en parlait depuis assez longtemps, dans les milieux de la grande distribution, mais aussi dans la presse tchèque : le Belge Delhaize qui porte le nom de Delvita en Tchéquie, abandonne le marché tchèque. Les raisons de ce départ et l'avenir de la grande distrbution.

Delhaize, le géant du supermarché en Belgique, mais aussi dans d'autres pays, n'a pas réussi à résister à la concurrence en République tchèque. Le jour-même où la société publiait ses résultats économiques pour le troisième trimestre, elle annonçait aussi son départ du marché tchèque. On s'y attendait un peu, car les supermarchés Delvita étaient, depuis plusieurs années, dans les chiffres rouges. Dans la déclaration publiée par Delhaize, il est dit : « La décision de quitter la République tchèque a été difficile. Nous avons pleinement pris en compte les intérêts de nos partenaires tchèques et la situation sur le marché. Nous pensons que la fusion de Delvita avec l'une des chaînes tchèques permettra à une nouvelle société ainsi créée de mieux répondre à la concurrence sur le marché tchèque. » Grâce à la vente de ses 96 supermarchés (pour 22,3 millions d'euros), Delhaize pense pouvoir mieux se concentrer sur des marchés présentant plus de perspectvives. Qui serait l'acheteur éventuel ? On parle beaucoup du Hollandais Ahold qui possède les supermarchés Albert et les hypermarchés Hypernova, car il pense quitter l'Europe centrale, mais pas la Tchéquie ou, au contraire, il voudrait renforcer sa position. Le Britannique Tesco ou l'Allemand Rewe Group sont aussi en jeu. Pourtant, leurs directions interrogées par les médias se sont bornées à de très vagues déclarations. Delhaize est la quatrième grande chaîne de distribution qui a quitté la Tchéquie, après Julius Meinl, Carrefour et Edeka.

Photo: Archives de Radio Prague
Par contre le groupe Spar qui possède la chaîne d'hypermarchés Interspar en Tchéquie, planifie de s'y développer d'une manière plus intense en ouvrant 100 à 150 supermarchés, dans des villes tchèques plus petites, mais de plus de 10 000 habitants, dans les cinq années à venir. D'après Zdenek Skala, de la société Incoma Research, Delvita est une nouvelle victime de la lutte pour attirer le client, où l'arme principale est le prix. Et là, difficile de résister aux chaînes qui pratique le discount comme Lidl ou Penny market ! Il ajoute encore :

« Sur un marché de l'importance du marché tchèque, il y a vraiment un trop grand nombre de chaînes de distribution. Je suis persuadé que dans les années à venir, disons sept ans, le nombre de ses chaînes baissera de la moitié. »

Chez qui les Tchèques iront-ils faire leurs achats dans les grandes surfaces ? Un fait est certain : pour l'instant, ce sont ceux qui pratiquent les prix les plus bas qui gagnent, mais souvent au détriment de la qualité ou de l'assortiment.