Démissions en cascade au lendemain des législatives
Conséquence directe et la plus immédiate du résultat des élections législatives : dès samedi après-midi, les têtes ont commencé à tomber de tous les côtés du spectre politique tchèque. A commencer du côté des grands perdants, mais aussi du côté de ceux qui semblent avoir gagné.
Mais paradoxalement, l’adversaire des sociaux-démocrates, l’ODS n’est pas épargné par ce coup de semonce. S’ils ont pu célébrer, ce n’est que dans la perspective d’une future alliance dans un gouvernement de coalition. Car au parti civique démocrate aussi, on fait les frais de l’image désastreuse donnée par l’ancien Premier ministre Mirek Topolánek avant son remplacement par Petr Nečas. Alexandr Vondra, sénateur ODS :
« Si nous ne poursuivons pas le processus d'assainissement entamé par Petr Nečas, nous pouvons à l’avenir perdre notre position de premier parti de droite. » Dès dimanche, donc, le très médiatique maire de Prague, Pavel Bém démissionnait de la présidence de la branche praguoise de l’ODS, après l’échec plus que symbolique du parti dans la capitale, qui lui a préféré TOP 09. Nombre de personnalités politiques vont disparaître également des bancs du Parlement en raison du vote préférentiel, comme l’ancien ministre de l’Intérieur Ivan Langer (ODS). Autres grands perdants de ces élections qui vont quitter la chambre basse du Parlement : les députés chrétiens-démocrates (KDU-ČSL) dont le parti n’a pas atteint la barre des 5% nécessaires pour entrer au Parlement, une première depuis vingt ans. Son chef de file, Cyril Svoboda, quitte ses fonctions et n’entend pas se représenter. Grosse déception aussi pour les Verts dont le leader Ondřej Liška a annoncé la démission de la direction. Come-back raté également pour l’ancien social-démocrate Miloš Zeman et son nouveau parti, qui lui aussi a tiré les conséquences de ses quelque 4% de voix.Bref, on le voit, c’est une petite bérézina dans les rangs de la plupart des partis « classiques » de l’échiquier politique tchèque. Si les leçons des échecs des uns et des autres ont été tirées à vif, reste à savoir si elles le seront sur le long terme.