Le 1 janvier 2009 – le jour de la trêve sur la scène politique nationale?

Jiří Paroubek, photo: CTK

La proposition d’un pacte de non agression lors de la présidence tchèque de l’Union européenne et la volonté de présenter la motion de censure. Ces deux toutes récentes initiatives qui peuvent paraître contradictoires, sont dues au Parti social-démocrate (le CSSD), principal parti dans l’opposition.

Jiří Paroubek,  photo: CTK
« Il y a toute une série d’arguments pour que la social-démocrate initie le vote de la motion de censure », explique le numéro deux du parti, Bohuslav Sobotka. La question de l’implantation d’une base radar américaine en Tchéquie, les réformes gouvernementales en cours, dont notamment la réforme fiscale et celle de la Santé publique, le retour de Jiří Čunek au sein du gouvernement sont les principaux points de litige entre la coalition gouvernementale et l’opposition. Après deux tentatives en l’an 2007, ce sera pour la troisième fois que la social-démocratie exprimera au gouvernement qu’il n’a plus sa confiance. Ses chances de réussir sont pourtant, de nouveau, très faibles, car l’opposition ne dispose pas à la Chambre des députés des 101 voix nécessaires pour l’adoption de cette motion de censure. Jiří Paroubek, chef du parti, estime pourtant qu’une nouvelle tentative vaut le coup, étayant la décision par l’expérience italienne.

« Silvio Berlusconi l’a fait vingt-huit fois, et c’est pour la vingt-neuvième fois qu’il a finalement réussi ».

D’un autre côté, le parti social-démocrate se déclare prêt à offrir à son rival, le Parti civique démocrate, l’ODS, un visage plus bienveillant en lui proposant « un pacte de non agression » pendant la présidence tchèque de l’Union européenne qui couvrira le premier semestre de l’an 2009. Jiří Paroubek croit qu’une entente « dans l’intérêt de l’Etat », entre la social-démocratie et le gouvernement, est possible. Il définit toutefois clairement ses conditions :

« Nous voulons que l’ODS adopte une attitude constructive, en ce qui concerne notamment le Traité de Lisbonne, et qu’il n’ait pas recours à une tactique d’obstruction ».

Ondřej Liška,  photo: CTK
L’ODS demeure, pour l’instant, sur ses réserves à l’égard de cette offre, ainsi que les deux autres partis de la coalition gouvernementale, les chrétiens-démocrates et les Verts. On écoute le ministre de l’Education Ondřej Liška :

« Dans tous les pays de l’Union européenne, il est de coutume que pendant la présidence, la scène politique nationale du pays concerné se calme. Cela dit, je ne pense pas qu’il faille pour cela un pacte spécial. »

Le premier janvier prochain sera-t-il une date magique inaugurant la période dépourvue de querelles et d’animosités sur la scène politique nationale ? Même si la République tchèque compte suivre l’exemple de ses prédécesseurs européens ayant assumé les présidences, la trève n’est probablement pas à attendre avant les prochaines élections municipales et sénatoriales partielles, prévues pour cet automne.