Depuis 15 ans, des experts tchèques participent aux missions civiles à l’étranger
La Palestine, le Kosovo, l’Ukraine, ou encore l’Afghanistan… Des experts tchèques s’engagent régulièrement dans les différentes missions civiles à l’étranger. Cette année, exactement quinze ans se sont écoulés depuis la toute première participation tchèque à ces missions sous le drapeau de l’UE et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
« La participation aux missions civiles est considérée comme une expression de solidarité de la République tchèque. Nous partageons le fardeau, nous aidons les autres Etats partenaires à résoudre les différentes crises. Cela donne de l’importance à la position de la Tchéquie dans les organisations internationales. Mais ces missions sont aussi très importantes du point de vue de sécurité. Nous coopérons afin d’assurer la stabilité dans les régions ayant traversé un conflit et de prévenir par-là de nouveaux conflits. »
Věra Ivanovičová a de nombreuses expériences de missions auprès de l’OSCE. Dans les années 1990, la Tchèque a été envoyée au Kosovo ; il y a trois ans de cela, elle s’est rendue à Kharkiv en Ukraine pour y travailler comme observatrice électorale. Elle raconte :
« C’était juste après la fin de Maïdan. Je pensais que la situation allait se calmer, que tout allait revenir vers le fonctionnement normal d’un Etat de droit et que l’OSCE allait aider à créer des institutions démocratiques. Mais je suis arrivée à un moment où il y avait une certaine psychose, il y avait une peur d’une potentielle invasion russe à l’est du pays. A Kharkiv, la situation était heureusement différente de celle de Sloviansk où les combats se poursuivaient. Mais quand je me suis rendue compte que j’étais si près d’un conflit armé et quand j’ai vu les images de luttes à la télévision, j’ai été saisie d’effroi. »Pendant ces quinze dernières années, quelque 250 experts tchèques, qu’il s’agisse de juristes, procureurs, juges, policiers, spécialistes en sécurité, médecins, experts en matière de la politique étrangère, observateurs électoraux et d’autres encore, ont été envoyés dans différents pays d’Asie, d’Afrique et d’Europe. Pour Petr Gajdušek, leur travail est bien apprécié :
« Les experts tchèques ont bonne réputation auprès de nos partenaires étrangers. Nous avons récemment organisé, au ministère des Affaires étrangères, une conférence à l’occasion des quinze ans de la participation tchèque aux missions civiles. Le chef du Service européen pour l’action intérieur (un organe de l’UE chargé de l’organisation des missions civiles, ndlr), Kenneth Deane, a qualifié les compétences et les expériences des experts tchèques d’excellentes. »
A la question de savoir quelles étaient les missions les plus difficiles, Petr Gajdušek répond :
« Je refuse de dire qu’une mission est plus difficile qu’une autre. Chaque mission a ses défis. Récemment, j’ai parlé avec un collègue qui opérait en Ukraine de l’Est au moment où il y avait des conflits armés. Ce qu’il m’a raconté m’a beaucoup touché. Nous travaillons dans les pays instables ou avec un niveau de vie faible. Je voudrais remercier surtout ceux qui opèrent dans les régions en guerre. »La République tchèque est membre de près de 500 organisations internationales. D’après Petr Gajdušek, elle y est toutefois souvent largement sous-représentée :
« Il s’agit d’un problème de longue date. Nous sommes persuadés que nous avons assez d’experts pour pouvoir augmenter la représentation tchèque dans les organisations internationales. Cela pourrait avoir plusieurs effets positifs : d’une part, une plus grande représentation permettrait d’améliorer la perception de la République tchèque, d’autre part, cela aiderait de nombreux expertsà trouver un emploi convenable. »
Actuellement, une cinquantaine d’experts tchèques participent à différentes missions civiles à l’étranger. Cinq policiers opèrent par exemple nouvellement en Irak où ils entraînent leurs collègues des forces de l’ordre locales.