Des familles roms privées de logement

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Il y a quelques années déjà, la ville d'Usti nad Labem s'était distinguée et fait connaître hors des frontières du pays avec la construction d'un mur séparant Roms et « Tchèques blancs ». Ce week-end, dans le nord-est de la République tchèque, ce sont environ quatre cents habitants de la petite ville de Rokytnice qui ont fait barrière à l'arrivée de familles roms expulsées de leur ville.

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A croire que ce type d'action « coup de poing » est un sport national en République tchèque. Dimanche matin, les habitants d'un centre d'hébergement de la ville de Kostelec ont été pris par suprise et expulsés manu militari de leur lieu de résidence par des agents de sécurité. Leurs affaires ont été transférées dans des camions de déménagement sous la surveillance de policiers. La mairie de Kostelec a en effet l'intention de démolir les locaux, car un projet de reconstruction est prévu. Depuis fin mars, date à laquelle leurs contrats de location n'avaient pas été renouvellés, les familles qui étaient restées vivaient dans des conditions plus que précaires, sans eau, gaz, ni électricité.

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Deuxième épisode : l'adjoint au maire de Kostelec, sous l'égide duquel toute l'action a été menée, tente de leur faire signer des contrats de location dans un centre d'hébergement de la ville voisine de Rokytnice, centre dont l'état général laisse à désirer et dont l'approbation officielle a même été repoussée pour cause de graves insuffisances dans la contruction. On se demande ce qui est le plus choquant. Le ballotage imposé à ces familles d'une ville à l'autre ? La possibilité d'habiter dans un logement de toute évidence défectueux ? Le cordon de voitures et d'habitants en colère usant de tous les moyens afin de leur refuser l'accès à leur ville ? Ou encore le blocage par les autorités de Kostelec de leur ancien centre d'hébergement, lorsque les familles ont voulu retourner dans leur ville d'origine ?

Le maire de ce qui devait être la ville d'accueil entendait porter plainte contre son homogue de Kostelec, Ivana Cervinkova, arguant du fait que le centre d'hébergement suggéré était inhabitable en l'état. Ecoutons la réaction de celle-ci à propos de cette solution d'abord envisagée :

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« Nous ne voulons pas insister absolument sur cette solution. D'ailleurs, depuis le début, nous ne le faisons pas, car nous n'avons aucune obligations envers ces habitants. »

Le maire de Kostelec s'est donc dégagé de toute responsabilité envers les familles roms, et ce quand bien même une bonne partie d'entre elles, sans domicile, ont passé la nuit de dimanche à lundi dans des voitures.

Lundi cependant, l'esquisse d'une issue semble avoir été trouvée : le propriétaire d'un centre d'hébergement de la ville de Trutnov, où vivent déjà des familles roms, serait prêt à accueillir certaines familles expulsées.