Des scientifiques tchèques à la conquête de l’Antarctique

Photo: Facebook de Polární výzkum na Masarykově univerzitě

La neige et un froid quasi polaire se sont abattus sur la République tchèque mais cela ne suffisait sans doute pas pour une équipe de chercheurs de l’Université Masaryk de Brno qui s’est envolée lundi pour une mission de trois mois en Antarctique. Les scientifiques doivent y poursuivre leurs travaux, en particulier sur la diversité génétique des manchots ou sur les manifestations du réchauffement climatique.

Photo: Facebook de Polární výzkum na Masarykově univerzitě
Direction l’Antarctique donc pour ce groupe d’une bonne dizaine de personnes, composé de scientifiques et de techniciens et qui a d’abord fait escale par Vienne puis par l’Argentine pour finalement arriver à bon port : la station Johann Gregor Mendel située sur l’île James Ross. Il y a des hommes mais il y a aussi du matériel pour faire face plusieurs mois durant aux conditions extrêmes de cette région située non loin du pôle Sud, ainsi que le détaille Pavel Kapler, le chef de l’expédition :

« A l’inverse d’autres expéditions, celles qui se déroulent en Antarctique nécessitent une logistique très complexe. Les cruelles conditions antarctiques nous obligent à disposer d’un équipement très sophistiqué, à la fois pour évoluer en extérieur et pour réaliser nos expériences. Et puis il n’y a pas de signal téléphonique en Antarctique donc nous avons un système de téléphonie par satellite, un dispositif similaire pour Internet et d’autres outils assurant la sécurité de nos communications. »

Des conditions particulières que n’appréhendent pas la biologiste Barbora Chattová, qui effectue son premier voyage austral :

La station Johann Gregor Mendel,  photo: Facebook de Polární výzkum na Masarykově univerzitě
« Je n’ai aucune crainte car l’équipe compte des scientifiques parmi les meilleures spécialistes dans leur domaine. La seule chose que je redoute est de ne pas pouvoir conduire mes recherches à leur terme suite à une complication ou à l’impossibilité d’accéder à un terrain. »

Parmi les vétérans de l’expédition, bien qu’encore jeune, se trouve par exemple Ondřej Zvěřina, lequel explique l’intérêt scientifique de la mission, la neuvième organisée dans le cadre de l’Université de Brno :

« Il s’agit surtout d’une veille continuelle sur l’état de l’environnement. L’écosystème antarctique est d’une certaine façon un indicateur de l’état de la planète. »

Ce que confirme Pavel Kapler, qui, nous l’avons dit, encadre l’équipe :

Photo: Facebook de Polární výzkum na Masarykově univerzitě
« La mission vise principalement à poursuivre des recherches entamées précédemment avec la surveillance à long terme du climat, du retrait des glaces et des réactions de l’environnement aux changements climatiques. Toutefois, cette année viennent se greffer un certain nombre de nouvelles disciplines avec par exemple de la microbiologie. Nous avons entre autres une collaboration avec des chercheurs chiliens pour essayer de cartographier la diversité génétique d’une espèce menacée de manchots. »

Les scientifiques se disent très satisfaits des résultats qu’ils ont réussi à produire grâce aux expéditions passées. Celle-ci devrait s’achever, en fonction des conditions météorologiques et de l’avancement des diverses travaux, à la fin du mois de mars.