Le 25 février d'il y a 55 ans a marqué le début du régime communiste pour plus de 40 ans au pouvoir en Tchécoslovaquie. Ce jour-là, le 25 février 1948, les communistes ont pris le pouvoir par un coup de force. Les documents d'archives top secrets viennent seulement fournir aujourd'hui les témoignages inédits sur ces événements-là.
Les communistes en Tchécoslovaquie ont eu, déjà en automne 1947, un pouvoir pratiquement illimité sur la police et les services secrets. Pour les démocrates, toute lutte était vouée à l'échec. La dernière chance d'opposer une résistance aux communistes a pris fin en automne 1947. C'est ce que dit l'historien Frantisek Hanzlik, après avoir analysé les documents d'archives et après avoir étudié le rôle des services secrets avant février 48. La prise du pouvoir, le 25 février, a été un acte formel, car, de fait, les communistes détenaient le pouvoir depuis déjà 1947. Les voix reprochant au président d'alors, Edvard Benes, de ne pas avoir employé l'armée pour l'empêcher, d'avoir signé la démission des ministres démocrates et nommé le cabinet communiste Gottwald sont, à la lumière de ces révélations nouvelles, sans fondement, souligne-t-il. La situation réelle, telle qu'elle était en février 1948, ne le lui permettait pas et les communistes en étaient bien conscients.
Le 25 février 1948
Les documents d'archives démontrent que rien n'a été laissé au hasard. Ce que les communistes appelaient "le plan de déploiement automnal de l'avènement du parti au pouvoir", était signé déjà en août 1947. Ce plan consistait, entre autres, dans le rassemblement des "pièces" à conviction contre les ennemis du régime, dans l'établissement des listes des biens des principaux dirigeants politiques, etc... Il ressort des documents qu'une aggravation de la situation politique à la deuxième moitié de 1947 a été provoquée artificiellement par le PCT...
Février 1948, ce sont aussi des procès politiques contre les ennemis idéologiques et contre les personnes incommodes: 234 prisonniers politiques ont été exécutés, 262 personnes ont trouvé la mort lors de tentatives de départ en exil. Février 1948, c'est une quarantaine de goulags dans lesquels les communistes ont enfermé 80 000 personnes, entre 1948 et 1954.
