Designblok : « Le design, c’est le monde de la créativité »
Vêtements et bijoux, mais aussi meubles ou la nouvelle Škoda Kodiaq… Le festival Designblok présente cette année à Prague des œuvres de plus de 200 créateurs de différents domaines du design, venant d’une vingtaine pays du monde. Nouveauté cette année, la manifestation proposera également des conférences données par de célèbres designers, modélistes ou bijoutiers tchèques et étrangers.
Comme le veut la tradition, plusieurs défilés de mode, ainsi que des expositions, concerts et représentations théâtrales font également parti de la programmation de cet événement, auquel ont participé l’année dernière plus de 50 000 visiteurs. Parmi ces événements, l’exposition interactive « Designérie » propose par exemple un paysage artificiel qui invite, les adultes comme les enfants, à se détendre pour un moment. Le festival soutient également plusieurs projets caritatifs, dont notamment un match de football avec des équipes composées de différentes célébrités tchèques.
La plus grande nouveauté de cette année, qui va permettre au public pragois de découvrir en première tchèque notamment la Škoda Kodiaq, le nouveau SUV de l’unique constructeur automobile tchèque, est un espace consacré à des débats et conférences, autour notamment de thèmes liés à la question du goût.
Le designer français François Azambourg figure, lui aussi, parmi les invités de cette édition. Au micro de Radio Prague, il a détaillé ce qu’il présenterait au public tchèque :« En gros, je présente des pièces pour certaines très récentes, pour d’autres plus anciennes. Il y a par exemple une lampe qui s’appelle ‘Arc’ et qui est éditée chez Kréo. J’ai beaucoup de fascination pour l’arc qui est un objet très simple et qui utilise vraiment les propriétés des matériaux. J’expose aussi un vase qui s’appelle ‘Douglas’. Comme vous voyez, il a été moulé dans un moule en bois très simple, de telle manière qu’en brûlant, le bois a imprimé un relief très fort sur le verre. Voilà aussi une lampe éditée par Serge Mouille éditions. En fait, Serge Mouille est assez connu en France pour avoir fait des luminaires. C’était quelqu’un qui savait très bien travailler le métal et la mise en forme. Je l’ai eu comme professeur et c’est pourquoi j’ai fait une lampe en son hommage, en utilisant les mêmes matières et aussi quelque part les mêmes techniques. C’est donc martelé à la main.
Et puis, je présente par exemple des chaises. Ici, il y en a une qui s’appelle ‘Bugatti’. Je voulais faire une chaise très légère en métal. J’ai utilisé des tôles très fines, employées dans la fabrication automobile. C’est donc une chaise qui est creuse et qui est remplie de mousse. On voit également une autre chaise, faite simplement en bois, qui est inspirée des dériveurs. Ces petits bateaux en bois m’ont inspiré pour faire des chaises un peu comme une étrave, avec trois pieds. Voilà, c’est un petit aperçu de mon travail. »Ces œuvres, combien d’années de travail représentent-elles ?
« La plus ancienne est la chaise Bugatti qui date de 2006. Il s’agit donc de quelques pièces prises sur environ dix ans de travail. »
Ce jeudi, vous donnez également une conférence. Quel est son thème ?
« On va faire cette conférence avec l’historien du design Philippe Louguet. Je pense que je vais parler beaucoup de pourquoi je fais les choses et de ce qui m’intéresse dans le design. Mais je vais parler aussi du rapport à l’énergie puisque la fabrication des objets demande beaucoup d’énergie. Pourtant, on ne le perçoit pas. En général, les objets sont lissés comme si c’était tout à fait naturel qu’ils soient là. En fait, ce n’est pas du tout vrai. Je suis toujours passionné par le fait que les objets sont au fond un assemblage de choses qui n’ont rien à faire les unes avec les autres. C’est presque un miracle d’arriver à faire un objet. Je vais donc parler de cela et je vais essayer de faire comprendre pourquoi je fais des choses et ce qui m’intéresse dans le design qui me semble être un terrain assez favorable pour faire des choses très différentes et qui convoque tous les mondes que j’aime : le monde de la couleur, le monde de la forme et le monde de la technique. Toutes ces choses sont possibles grâce à ce territoire du design. »
Il est vrai que Designblok présente des choses très variées, allant des arts appliqués et de la mode jusqu’aux bijoux…« C’est tout à fait vrai. Pour moi, le design, c’est vraiment le monde de la créativité. Il y a une espèce de liberté où chacun peut gérer le marché avec des moyens très différents et avec des objectifs très différents. C’est pour cette raison que je pense que le design aujourd’hui, c’est un monde à la fois large et accueillant.
Ce que je perçois là ce soir, c’est qu’il y a beaucoup d’énergie et beaucoup de choses très pertinentes et très intéressantes. La seule chose que je regrette en tant que Français, c’est que le design tchèque ne soit pas assez connu en France. Il est important de mettre en place des partenariats et de faire venir les Tchèques en France, mais aussi en Italie ou en Europe de manière générale. »