Deux pays, un spectacle, un seul spectateur : à la découverte du Cabaret nomade

11e édition du festival de théâtre de rue Za Dveřmi

Lundi prochain commencera, à Prague, la 11e édition du festival de théâtre de rue Za Dveřmi (Derrière la porte). Celui-ci prendra ses quartiers dans le pavillon de Výstaviště dans le quartier de Holešovice, et l’entrée y est totalement gratuite. Au programme figure par exemple le spectacle du Cabaret nomade, une troupe franco-tchèque. Colin Gruel a contacté Aude Martin Stulírová pour en savoir davantage.

Le Cabaret nomade,  photo: Site officiel du festival Za Dveřmi

« Nous sommes Le Cabaret nomade. Nous existons depuis 2016, et nous sommes une compagnie de théâtre itinérant, basée à Brno mais vouée à voyager avec le spectacle, avec nos différentes structures : un petit chapiteau, une caravane, une roulotte, une scène en bois... Notre noyau dur est composé de trois comédiens, et quelques autres gravitent autour en fonction des spectacles. »

Votre troupe est très internationale. On y trouve des Tchèques, des Français, des Slovaques, des Russes... Comment cela se fait-il ?

« Peut-être parce que la ville de Brno est très internationale, en fait ! Nous nous sommes tous rencontrés là-bas. La plupart des comédiens viennent de la JAMU, l’école de théâtre de Brno. C’est ce qui nous a fédérés. Moi, je suis arrivée à Brno il y a huit ans, et, au gré des rencontres, j’ai tissé des liens avec différents artistes que j’ai rassemblés dans cette compagnie. »

Le cabaret nomade,  'Le cabinet des mémoires',  photo: Site officiel du festival Za Dveřmi
J’imagine que cela vous a permis de jouer partout en Europe…

« Oui ! Surtout en République tchèque, en Slovaquie, en France, en Slovénie, et au mois d’août on ira à Bruxelles. »

Ces voyages vous ont-ils permis de voir des singularités chez certains publics en termes de réception du spectacle ou de tradition du spectacle de rue ?

« En fait, nous proposons des spectacles un peu particuliers : c’est du théâtre pour un spectateur. Le public français y est plus habitué, c’est une tradition qui existe depuis plus longtemps. Mais les réactions sont toujours individuelles, donc je ne peux pas citer de véritables différences. »

Cela signifie-t-il donc que vous n’aurez vraiment qu’un seul spectateur lors du festival ?

« Non, heureusement ! Le principe, c’est qu’on a des formes de spectacle assez courtes. Là, pour notre spectacle, cela dure environ quatre minutes et vingt secondes. Cela nous permet de jouer en boucle et d’accueillir les gens un par un. C’est du spectacle de rue mais pas pour trois cents personnes. C’est une expérience individuelle. »

Dans quel état d’esprit faut-il venir quand on vient voir votre spectacle ?

Le cabaret nomade,  'Le cabinet des mémoires',  photo: Site officiel du festival Za Dveřmi
« Il ne faut pas avoir peur ! (rires) On ne fait rien qui puisse mettre la personne mal à l’aise. Nous sommes là pour raconter une histoire, donc il faut être serein, ouvert et curieux. »

C’est la première fois que vous participez au festival Za Dveřmi ?

« Non, c’est notre troisième édition. C’est le troisième spectacle qu’on y présente, donc est contents de pouvoir revenir chaque année et d’être soutenus avec nos différents spectacles. J’aime ce festival : il est près du centre-ville, à Výstaviště. C’est un lieu très ouvert, assez grand, et je trouve ça bien que les spectacles soient regroupés dans un même endroit, cela permet de créer une vraie ambiance de festival. »

Le Cabaret nomade donnera son spectacle ce mardi 16 juillet à Výstaviště à 18 heures et à 20 heures. Toutes les informations sur le site du festival : www.zadvermi.cz

11e édition du festival de théâtre de rue Za Dveřmi