Disparition de Bronislaw Geremek : la perte d’un « grand Européen »
« Pour moi il s’agit d’une grande perte personnelle, la perte d’un grand Polonais, et d’un grand Européen » : ces mots sont ceux du chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, après l’annonce ce dimanche du décès accidentel de Bronislaw Geremek, figure de l’opposition anticommuniste en Pologne et l’un des députés les plus respectés du Parlement européen ces dernières années. En octobre 2006, à l’occasion d’un forum sur la Biélorussie à Prague, Bronislaw Geremek avait accordé un entretien à Radio Prague. Entretien dont voici un extrait :
« Et puis pourquoi ne pas penser à une radio biélorusse ? Pas une radio allemande, anglaise ou française, mais une radio biélorusse sur le sol européen qui pourrait informer les citoyens biélorusses dans leur langue sur la situation dans le monde. Pourquoi ne pas penser aussi à une certaine couverture de la télévision dans les pays limitrophes de la Biélorussie donnant cette information ? Pour cela il faudrait une décision de l'UE dans son ensemble, et ces décisions pourraient êtres prises en premier lieu par les pays limitrophes. Aucun danger pour la stabilité européenne, au contraire : il n'y a pas de stabilité européenne quand il y a une dictature. La seule dictature existante sur le sol européen, c'est la Biélorussie. Il faut aider le peuple biélorusse. »
« Je crois que nous, les pays de la région, devons être les premiers à organiser une certaine pression sur les institutions européennes. Nous devons aussi par notre exemple pratique exercer cette pression, faire ce que nous pouvons, nous les Tchèques, Hongrois, Lituaniens, Estoniens et Polonais. Organiser cette information, donner les possibilités d'éducation - La Pologne le fait en donnant des centaines de bourses, la République tchèque a commencé également. Nous faisons cela dans l'esprit européen. »