Dix ans depuis l'inscription du noyau historique de Prague sur la liste de l'UNESCO
La capitale tchèque, Prague, se rappelle le Xe anniversaire de l'inscription de son noyau historique sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. A côté de Rome, Prague est la seule métropole de l'Europe à avoir son noyau municipal sur cette liste.
La capitale tchèque, Prague, se rappelle le Xe anniversaire de l'inscription de son noyau historique sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. A côté de Rome, Prague est la seule métropole de l'Europe à avoir son noyau municipal sur cette liste. Une exposition intitulée Prague - le coeur de l'Europe, inaugurée à l'occasion de cet anniversaire à l'hôtel de ville de la Vieille-Ville présente des photographies historiques, dessins, plans, projets urbanistiques, tout ce qui se rapporte à la naissance et au développement du noyau historique. Ce dernier se compose de quatre parties, autrefois des villes indépendantes: la Vieille-Ville, le Château de Hradcany, le quartier de Mala Strana - la Petite cité, et la Nouvelle- Ville. Depuis 1971, le noyau historique est réserve municipale classée. En 1992, les 866 hectares de ce territoire, avec plus de 1300 bâtiments, furent inscrits sur la liste du patrimoine de l'UNESCO. Rappelons qu'à ce jour, onze sites de République tchèque y figurent et d'autres sont des candidats à l'inscription. Mais restons à Prague, pour nous balader un peu sur les lieux historiques.
Dès ses débuts qui sont identiques à l'arrivée du christianisme, au IXe siècle, Prague est la première ville de la Bohême. Depuis le moyen âge, elle a acquis la réputation de l'une des plus belles villes du monde. Au fil des siècles, elle portait plusieurs attributs: "Prague de pierre est le plus ancien". C'est le marchand Ibrahim ibn Jakub, qui l'a utilisé dans son récit de voyage du Xe siècle, décrivant Prague comme une ville édifiée en pierre et en chaux. L'attribut le plus connu - "Praga caput regni" - Prague, la tête du royaume - a été pour la première fois prononcé par Jan Pasek, maire de la Vieille et de la Nouvelle ville de Prague. C'est lui qui a fait inscrire cette phrase, en 1518, sur le mur de l'hôtel de ville de la Vieille-Ville où elle figure jusqu'à nos jours. L'appellation "Prague d'or" date de l'ère de Charles IV, donc du XIVe siècle, lorsque les tours du château furent dorées. "Prague aux cent tours" est une appellation datant du IXXe siècle. Les tours de Prague ont été pour la première fois comptées par le mathématicien et philosophe Bernardo Bolzano qui est parvenu au nombre de 103. En réalité, Prague possède environ 500 tours. L'attribut "Prague, le coeur de l'Europe" - documente la situation géographique de Prague au centre de l'Europe. La distance entre Prague et la mer Balte, la mer du Nord et la Mer Adriatique est pratiquement identique - autour de 700 kilomètres.
Le dernier attribut appelle "Prague Rome du nord", et pour cause. Un parallèle entre la ville éternelle est le plus marquant justement pour ce qui est de la disposition de Prague, sur sept collines. La rivière Vltava forme un méandre presque identique à celui du Tibre à Rome.
Le noyau historique s'étend sur les deux rives de la Vltava. La partie la plus connue, c'est le château de Prague - Hradcany, avec la cathédrale Saint-Guy qui forme la silhouette même du complexe du château se dressant sur la rive gauche. Ce complexe est formé de bâtiments de styles différents mais d'une homogénéité parfaite: palais, couvents, églises, musées, galeries, cours, jardins... Le château est le siège du président et symbole de la nation. Sa fondation remonterait vers l'an 880.
La première pierre de la cathédrale Saint-Guy a été posée en 1344. Sa construction est une oeuvre de bâtisseurs français. D'Avignon, le roi Charles IV a appelé l'architecte Mathias d'Arras qui a réalisé la première partie des travaux. La cathédrale a été achevée par son successeur, Pierre Parler, en style gothique flamboyant. La cathédrale est longue de 124 m et large de 60 m dans le transept, la tour principale est haute de 96,6 m. La grande rosace de la façade ouest a un diamètre de 10,4 mètres. Parmi les nombreuses chapelles, la plus importante est celle portant le nom de Saint-Venceslas. Ses parois sont serties de plus de 1300 pierres précieuses. Dans la partie sud du mur se trouve l'entrée de l'escalier qui donne dans la Chambre de la couronne, où sont déposés les joyaux de la couronne tchèque. Le trésor comprend la couronne royale, chef-d'oeuvre de l'orfèvrerie du XIVe siècle, l'épée, le sceptre et le globe impérial. Les joyaux ne sont exposés qu'à des occasions solennelles.
La curiosité du visiteur est attirée par la crypte royale dans laquelle un escalier descend à droite du mausolée royal en marbre blanc devant le maître-autel. Dans la crypte reposent les sarcophages de Charles IV et de ses quatre épouses, de Venceslas IV, Georges de Podebrady, Ladislas le Posthume et dans le fond, le cercueil de Marie Amalie, fille de l'impératrice Marie-Thérèse, le cercueil en étain de Rodolphe II, et le sarcophage des enfants de Charles IV.
La cathédrale Saint-Guy abrite depuis les siècles les objets les plus chers de la nation tchèque. La profonde impression de la visite est accentuée par les vitraux en couleur, oeuvre d'éminents artistes tchèques, dont Alfons Mucha.
Au pied du château, sur le versant sud, descendent en terrasse, jusqu'au quartier de Mala Strana, cinq splendides jardins baroques. Ils n'ont été rouverts au public après une longue reconstruction qu'en 2000. C'est un endroit très charmant et très romantique et tout à fait unique dans vieille Prague. Les jardins nous surprennent par leur complexité de composition propre au génie des lieux, par les jeux de proportions et de perspectives: entrelacs de plantes, parterres, porches, passages insolites, ouvertures inattendues sur les toits du quartier de Mala Strana. Les jardins sont situés sur une pente raide qui a servi dès le XIVe siècle à la culture de la vigne et des arbres fruitiers. Dès la fin du XVIe siècle, après le transfert de la cour de Rodolphe II à Prague, les terrains ont été progressivement occupés par des maisons et des palais fastueux derrière lesquels montent, jusqu'au pied du château des jardins en terrasses. Les jardins du château sont un exemple extraordinaire de l'architecture baroque italienne tout à fait rare dans notre pays. Ils sont très précieux justement par leur architecture qui est aussi leur plus grand décor, car les jardins n'abondent pas de fleurs.
