Du mouvement à Prague : ouverture de la 19e édition de la Plateforme de la danse tchèque

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La Plateforme pour la danse tchèque a ouvert ses portes pour la 19e fois à Prague, au grand plaisir des amateurs et des professionnels, de plus en plus nombreux. Radio Prague s’est entretenu avec Yvonna Kreuzmannová, présidente de l’association Tanec Praha, organisatrice de la Plateforme et du Festival de danse de Prague en été.

On peut considérer la Plateforme de la danse tchèque qui a débuté jeudi comme une sorte de prélude au Festival international de danse contemporaine et de théâtre de mouvement de Prague, dont la 25e édition se tiendra du 25 mai au 4 juillet 2013. Mais la plateforme fait bien plus que ça. Yvonna Kreuzmannová nous l’explique, la « Česká Taneční Platforma » est le lieu de rencontre privilégié entre le public et la scène artistique tchèque d’une part, mais aussi un moyen pour les artistes tchèques de se faire connaître à l’étranger.

« C’est une occasion de voir les meilleures pièces de la danse contemporaine et du théâtre du mouvement dans notre pays pendant quatre jours. On organise aussi beaucoup de discussions, de rendez-vous et de présentations d’artistes pour les délégués internationaux. On invite toujours beaucoup de professionnels de l’étranger, nos partenaires des festivals, des théâtres et de la danse avec lesquels on peut discuter des possibilités de résidence, de coproduction ou bien les perspectives futures de coopération. »

Yvona Kreuzmannová,  photo: Jana Chládková,  ČRo
Le secteur de la danse tchèque souffre d’un incroyable manque de subventions de la part de l’Etat, avec un budget de 9 millions de couronnes, soit à peine 360 000 euros pour la danse, tous types de création confondus. Difficile donc de mettre en place des projets très ambitieux pour la danse tchèque, ce qui n’empêche pas la Plateforme de proposer un programme riche et pour tous les goûts, Yvonna Kreuzmannová :

« Cette année la Plateforme présente onze œuvres différentes et aussi l’œuvre qui a gagné le prix du jury l’année passée, donc douze créations en quatre jours. Il y a aussi des concerts et des évènements avec des discussions parce qu’on veut vraiment faciliter les rendez-vous entre les artistes et les délégués internationaux et c’est vrai qu’il y a beaucoup de discussions. Il y a un atelier avec l’association S.E.S.TA [Centre de développement de la chorégraphie], une organisation qui s’occupe beaucoup de la danse contemporaine à Prague et qui veut expliquer comment lire la danse contemporaine, avec l’invitation de Jean Gaudin, un chorégraphe français qui viendra donner son point de vue. Il y aura le concert de Lenka Dusilová et aussi une discussion autour de la lumière et du ‘light design’. »

Douze créations originales tchèques impliquant parfois des artistes étrangers, c’est le cas du spectacle de Karine Ponties, franco-belge, qui a travaillé avec des acteurs de la faculté de théâtre de Brno. Des spectacles sélectionnés minitieusement par un jury spécialement composé pour l’occasion, Yvonna Kreuzmannová :

Karine Ponties,  'Pisum sativum',  photo: Aude Martin,  le site oficiel de Česká taneční platforma
« On a un jury de présélection qui essaie de voir le plus grand nombre de spectacles. Cette année 36 créations ont été proposées à la Plateforme et on en a sélectionné onze pour montrer la grande diversité de la danse contemporaine en République tchèque. Ce sont des Tchèques qui représentent le monde académique, journalistique et artistique. Il y a sept membres de jury cette année dont cinq qui font partie du jury international où l’on a invité cinq experts de l’étranger, et ce jury de dix membres va décerner le prix de la meilleure création de l’année et du meilleur danseur de l’année. »

Deux prix qui seront remis cet été, à l’occasion du Festival international de danse de Prague. Nouveauté cette année : les trophées ont été créés spécialement par l’association Tanec Praha et réalisés par la jeune sculptrice Veronika Plátková.