Économie/Commerce

Comment vit-on à la retraite en Tchéquie ? C'est la question à laquelle nous nous proposons de répondre dans ce programme hebdomadaire, Economie-commerce.

Que peut se permettre le retraité tchèque moyen avec une pension de 6169 couronnes (environ 1120 FF) ? Il peut s'acheter, par exemple, presque cinq mille petits pains, 40 kg de viande de porc, plus que 200 litres d'essence, ou régler 4 mois de loyer. Dans pratiquement la même situation se trouve le retraité polonais ou hongrois. Le retraité slovaque, lui, est dans une situation plus difficile. Cependant, le départ a la retraite est le moins "douloureux" pour un retraité tchèque dont le salaire représente la moitié d'un salaire moyen ; il touchera 79 % du salaire brut. Par contre, les gens dont le salaire mensuel est de 40.000 couronnes, ils devront s'habituer a une retraite représentant à peu près un cinquième du salaire. Pour le moment, les retraités des anciens pays de l'Est ne peuvent qu'envier en silence leurs voisins allemands. La moyenne d'une pension de l'Etat est de 2019 DM soit en contre-valeur 35.000 couronnes tchèques, ce qui leur suffit pour 1.000 litres d'essence et 126 kg de viande de porc. Comparé au Tchèque, un Allemand a besoin de beaucoup plus pour le logement. Alors qu'à Prague, souvent 2000 couronnes suffisent pour le loyer et les charges d'un trois pièces de l'Etat, donc le quart de la pension moyenne, pour un trois pièces a Berlin, un retraité paiera jusqu'à 1300 DM, en contre-valeur environ 23.000 couronnes tchèque, donc plus que la moitié d'une pension moyenne. Cette somme en Allemagne délimite également le seuil de pauvreté. Cela veut dire qu'un retraité dont le seul revenu est la retraite, peut demander a l'Etat une aide financière. Pour la comparaison, le retraité tchèque reçoit du service social une aide dès que son revenu devient inférieur au minimum vital. Lequel représente, pour une personne vivant seule, 3.770,00 couronnes.

Les gens a la retraite dans les pays développés ont, par rapport a ceux des anciens pays du Bloc de l'Est, un grand avantage. La retraite de l'Etat ne représente pas en général leur seule source de revenus. Selon les données du Ministère allemand du Travail, la majorité cotise à la retraite dans le cadre de l'assurance complémentaire de retraite. Souvent c'est leur employeur qui participe a leurs cotisations - cette pratique est courante surtout dans les institutions financières. La retraite maximale de l'Etat est d'environ 3.500 DM, donc a peu près 61.000 couronnes. C'est, par exemple, la retraite d'un mineur qui a travaillé 45 ans dans des mines. Pour la comparaison, son collègue tchèque doit apprendre à vivre avec environ 7600 couronnes (1381 FF). Chez nous également nombreux sont ceux qui ne comptent pas seulement sur la retraite de l'Etat, mais cotisent a une caisse de retraite complémentaire. Au 30 juin 2001, ils étaient 2,37 millions, dont seulement 20% en âge de retraite. Que reste-t-il aux retraités tchèques ? Si leurs revenus sont très bas, ils peuvent demander l'une des aides sociales, payables en une seule fois ou régulièrement, sinon demander la dotation sociale de l'Etat, par exemple, pour payer le loyer. Les Institutions d'aide sociale assurent de nombreux services pour les retraités sous forme des soins permanents (livraison des repas, lavage et repassage, achats). Heureusement que les retraités peuvent utiliser les différentes remises - chemins de fer, billets d'entrée dans des galeries et centres sportifs, les agences de voyage leur proposent des voyages a prix réduit hors saison. Dans certains cas, l'âge avancé représente un inconvénient qui se reflète dans le prix. Cela concerne, par exemple, l'assurance-voyage, à cause du risque des complication sanitaires.

Et quelles sont les perspectives à l'admission dans l'UE ? "Si les prix vont augmenter, on revalorisera les pension, comme c'est déjà le cas maintenant", répond le Ministère du Travail et des Affaires sociales. C'est tout le débat sur les risques d'admission. Le problème ne concerne pas que les retraités, ils concerne surtout les gens en activité. Somme toute, les retraités ne se sentent pas menacés par l'admission à l'Union européenne. Faisant partie des catégories sociales les plus vulnérables, ils comptent sur l'Europe sociale, laquelle ne peut se permettre d'en faire des laissés pour compte. En attendant, les syndicats tchèques estiment que la situation des retraités est bonne et que ce sont les jeunes ménages et non plus les vieux qui appellent davantage de protection.

Auteur: Omar Mounir
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