Économie/Commerce
Suite aujourd’hui d’un entretien réalisé avec Helena Kolářová, une jeune Tchèque qui, après avoir étudié entre autres à l’Ecole Centrale en France, est allée travailler aux Emirats arabes Unis avant de rentrer à Prague pour faire un MBA :
Après avoir parlé de votre parcours dans la première partie de cet entretien j’aimerais qu’on parle des Emirats arabes unis, où vous avez participé et participez encore à la construction du métro de Dubaï. Vous avez été interviewée dans la presse tchèque depuis le début de la crise qui a frappé Dubaï de plein fouet. Les liens entre la République tchèque et les Emirats sont-ils importants ?
« Il n’y en a pas beaucoup mais il y a quand même quelques sociétés tchèques qui sont installées aux Emirats ou qui font de l’export (de cristal, de composants de génie civil, etc.). J’ai rencontré des entrepreneurs tchèques à l’ambassade tchèque dans la capitale, Abou Dhabi, et j’en rencontre aussi à Dubaï. Il n’y en a pas dans les autres émirats, qui sont plus traditionnels. »
Vous êtes revenue à Prague pour reprendre des études et faire un MBA, peut-être juste au bon moment parce que la crise a entre temps durement frappé Dubaï. Est-ce que cette crise a directement touché votre travail ?
« Malheureusement oui. La crise a commencé en octobre 2008, j’étais encore à Dubaï. Dans ma société il y avait environ un millier d’employés. A partir du début du deuxième semestre 2009, ils ont commencé à réagir à la crise. C’est malheureux parce que des projets ont été annulés ou ‘gelés’. La crise touche le monde entier. Il n’y a pas une grande différence entre la République tchèque et les Emirats. La République tchèque est aussi toute petite. Mais on n’y fait pas des bâtiments extraordinaires, un métro de 50 km en quatre ans. »
... ou des îles artificielles
« Ou des îles artificielles ! Pour comprendre ce qu’il se passe à Dubaï il faut voir l’aspect grandiose du business en général. Tout est plus grand qu’ici et ça se voit. A Prague on ne construit pas autant et aussi rapidement. Aux Emirats c’est énorme, ils exagèrent pour attirer du monde chez eux. »
Espérez-vous y retourner après votre MBA à Prague ?
« Je voudrais beaucoup, parce que j’aime les Emirats, c’est ma deuxième maison. Dans la vie professionnelle c’est exactement ce qu’il me faut, ce qu’il faut à un ingénieur de génie civil. On a beaucoup de responsabilités et c’est facile de faire carrière assez rapidement. A Prague il y a aussi beaucoup de possibilités, dans la construction autoroutière ou le bâtiment, mais il faut attendre et attendre de plus en plus, avoir de l’expérience... Alors qu’aux Emirats on vous donne l’opportunité rapidement. On ne travaille pas 40 heures mais plutôt 60 ou 70 heures par semaine. Mais si on aime, c’est bien comme ça. Donc j’aimerais bien y retourner après mon MBA mais je vais décider l’année prochaine. »Peut-être qu’avec la crise le prix des appartements aura baissé...
« J’espère ! »