Elections législatives : 24 partis et formations politiques y participeront
Vingt-quatre partis et mouvements politiques participeront aux élections législatives anticipées des 25 et 26 octobre prochains. Les dates limites d’enregistrement de leur candidature et de leurs listes électorales sont désormais dépassées. Dix-sept formations proposent des candidats dans chacune des quatorze régions du pays, tandis que six nouveaux partis tenteront d’obtenir leur(s) premier(s) représentant(s) à la Chambre des députés.
« Si des irrégularités sont constatées, les administrations régionales en informent les entités politiques concernées et celles-ci ont alors jusqu’au 29 septembre pour les corriger. »
Le lendemain, le 30 septembre, les candidatures seront officiellement validées ou refusées. Il y a trois ans, lors du dernier scrutin de ce type, vingt-sept formations, soit trois de plus que cette fois, s’étaient engagées dans la campagne électorale. Cependant, alors qu’elles n’avaient été que quatorze en 2010 à présenter des candidats dans l’ensemble des régions tchèques, elles seront cette année trois de plus.
La campagne a commencé pour la plupart des mouvements politiques. Le parti civique-démocrate ODS, longtemps dominant sur la scène politique tchèque, va tenter de limiter la casse, alors que des années de pouvoir et des scandales à répétition ont miné sa popularité et qu’il pourrait réaliser un score historiquement bas. Les conservateurs de TOP 09, avec le slogan « Nous savons où nous allons », ambitionnent de lui chiper la place de leader à droite. La formation des chrétiens-démocrates (KDU-ČSL) tentera quant à elle de regagner une Chambre des députés qu’elle avait quittée il y a trois ans, à l’instar des Verts qui, outre bien entendu la protection de l’environnement, veulent axer leur campagne sur la défense des minorités et les investissements dans l’éducation et la recherche.
Donnés largement favoris par les sondages, les sociaux-démocrates ne devraient pas pouvoir gouverner seuls si leur succès annoncé se confirme effectivement dans les urnes. En plus de divisions internes sur l’opportunité de se rapprocher ou non du président Miloš Zeman et de son Parti des droits des citoyens SPOZ, la social-démocratie devra alors composer une alliance dont les contours sont inconnus et dépendront largement du rapport de force à l’issu du vote. Le résultat des communistes sera dans ce cadre important, eux qui réalisent systématiquement de bons scores aux élections depuis l’avènement de la démocratie et font campagne avec leur mot d’ordre habituel : « Avec le peuple, pour le peuple ».C’est pourtant la myriade de petits partis en lice qui risquent de décider de la teneur de la future coalition gouvernementale. Selon certains sondages, la Chambre des députés pourrait accueillir un nombre record de formations politiques, jusqu’à dix, en raison de l’éparpillement des voix. Le site d’informations Novinky.cz parle de « cauchemar ». Le politologue Aleš Balcar ne croît pas à ce scénario :
« Comme on le sait, le système électoral tchèque est problématique du fait de cette frontière des 5% (au-delà de laquelle un parti obtient des représentants à la Chambre basse, ndlr), avec des partis qui s’en approchent et d’autres qui la franchissent de justesse. Cela peut impliquer des changements radicaux. Je ne m’attends pas à ce que dix partis entrent à la Chambre des députés, comme certains sondages le suggèrent, parce que les nouvelles formations politiques ont des programmes relativement proches, ils s’adressent aux mêmes électeurs… Cela serait vraiment un hasard si l’électorat se répartissait comme le prédisent les sondages. »
Parmi les nouveaux partis, celui du milliardaire Andrej Babiš, ANO 2011, peut s’appuyer sur les nombreux médias (Mlada fronta Dnes, Lidove noviny, Tyden…) détenus par ce magnat de l’industrie agro-alimentaire. Il souhaite diriger le pays « comme on dirige une entreprise » et fait campagne sur le thème du rejet de la classe politique existante à l’image de la formation de l’Aube de la démocratie directe de Tomio Okamura ou de celle des Conservateurs de la souverainiste Jana Bobosikova. On note également pour la première fois la participation d’un mouvement politique tzigane, le Parti démocratique rom.