Emil Zatopek statufié dans le sein de l'Olympisme
Lors d'une cérémonie organisée ce mardi à Lausanne, en Suisse, une statue de bronze du légendaire coureur de fond Emil Zatopek a été offerte par le Comité olympique tchèque au Musée olympique. Cinquante ans après les Jeux d'Helsinky qui l'avaient fait rentrer dans l'Histoire, l'inauguration de la sculpture était l'occasion de rendre un énième hommage à la "Locomotive tchèque".
La vie et la carrière de l'athlète quadruple champion olympique Emil Zatopek semblent devoir être à tout jamais parsemées de symboles forts. Deux ans après sa disparition, c'est en effet sous un tilleul, arbre des Slaves et arbre national tchèque, que sa statue a été installée, ce mardi, dans le jardin situé à quelques pas de l'entrée du Musée olympique. Un panorama encore magnifié par les ondoiements du lac Léman et, plus loin à l'horizon, les neiges éternelles des sommets alpestres. Surtout, ce Zatopek de bronze souriant et élancé se retrouve dans le voisinage d'un autre héros mythique, le "Finlandais volant" Paavo Nurmi. Celui-là même qui, entre 1920 et 1928, remporta le nombre record de neuf médailles olympiques d'or et qui, le 19 juillet 1952, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux d'Helsinky, remit le flambeau de la flamme olympique à Hannes Kolehmainen, autre coureur de fond finlandais immortel. Dès lors, il était dit que Zatopek ne pouvait faire que siens ces Jeux qui le virent réaliser l'authentique exploit, jamais égalé, de remporter les 5000 et 10 000 mètres, puis le marathon. Performance qui le range encore aujourd'hui au rang de demi-dieu chez les Suomis, peuple fou de demi-fond qui ne manqua pas, bien avant les hautes têtes pensantes de Lausanne, de lui dresser une autre statue devant le stade olympique d'Helsinky. C'est une délégation tchèque de près de 200 membres, avec leur tête la veuve d'Emil, Dana Zatopkova, qui se rendit en Suisse. Tous, de la ministre de l'Education et de la Jeunesse et des Sports, Petra Buzkova, en passant par le triple champion olympique du lancer de javelot, Jan Zelezny, rendirent un vibrant hommage à un homme qui, 50 ans après ses courses et records tous emplis de souffrance, reste l'un des Tchèques les plus connus dans le monde. Et lorsque le président belge du Comité international olympique, Jacques Rogge, retira le drapeau aux cinq anneaux qui recouvrait la statue, l'éclatante confirmation en fut donnée. Pour toujours.