Emission spéciale Présidence tchèque de l'UE
Bienvenue à l’écoute de notre émission du 1er janvier, entièrement consacrée à la présidence de l’UE, que vient de prendre la République tchèque après la France. Une première pour Prague, près de 20 ans après la révolution de velours et la chute du communisme, et près de 5 ans après son adhésion à l’UE. Avant d’écouter l’avis du politologue français Ilios Yannakakis, nous vous proposons un entretien réalisé avec Michaela Jelinkova. Elle est la porte-parole du vice-Premier ministre en charge des Affaires européennes, Alexandr Vondra.
Ces biens et services dont vous parlez, c’est quoi par exemple ?
« C’est beaucoup de choses… On peut commencer par les interprètes, le transport, les voitures, bus, avions, l’hébergement, les repas… Tout ça est pris en charge par la République tchèque. Il y a aussi tout ce qui est lié à la télévision pour les retransmissions, la sonorisation. On a beaucoup travaillé avec la télévision et la radio tchèques. Aussi tout ce qui est sécurité, les accréditations et le transport des journalistes et puis le programme culturel. Nous avons suffisamment de ressources et de personnel. »
Combien ça coûte tout ça ?
« Ca dépend des pays. La France a dépensé je crois 170 millions d’euros, c’est un maximum jamais atteint auparavant. Nous, on s’est aligné sur les budgets de pays de notre taille comme l’Autriche ou la Finlande, un peu plus que la Slovénie. Nous avons environ 80 millions d’euros pour les trois années de préparation et pour la présidence. »
Quelles sont les premières échéances ?
« Nous avons une grande conférence de presse le 5 janvier pour la présentation du programme culturel. Le lendemain, une conférence de presse lors de laquelle le Premier ministre et le vice-Premier ministre vont présenter les priorités politiques et le programme de la présidence. Le 8 janvier sont attendus à Prague M. Barroso et tous les commissaires européens. Le soir, il y aura le lancement solennel au théâtre national avec un spectacle des frères Forman. Et il y a le 8 la première réunion ministérielle à Prague avec tous les ministres des Affaires européennes ou les ministres des Affaire étrangères des 27. Et ce n’est que la première semaine… Nous avons les idées claires et un calendrier condensé. »
Certains en Europe craignent le pouvoir de nuisance du président Klaus, connu pour ses opinions tranchées et son hostilité à un approfondissement de l’intégration européenne. Comment les rôles vont-ils être répartis le gouvernement, censé conduire la politique étrangère du pays, et le président, qui n’a pas l’air de vouloir rester sur la touche ?
« Chaque fois qu’il a été à Bruxelles, M. Klaus s’est comporté avec une dignité remarquable. C’est un homme constructif. Le fait que les médias s’accrochent à ses propos, c’est le problème des médias. Maintenant, si on ne parle que de ça, c’est un problème. Il y a la forme, dont on parle tout le temps, et le fond : vous l’avez dit, c’est bien le gouvernement qui a la capacité de mener la politique étrangère. Le Premier ministre Topolanek a un mandat clair du gouvernement et des 26 autres pays pour être le chef du Conseil pendant ces six mois. C’est clair. »Concrètement, quel va être le rôle de Vaclav Klaus pendant ce semestre ? On parle de la présidence de certains sommets avec des Etats tiers
« Il y a des choses qui sont claires comme par exemple sa visite au Parlement européen en février. Le Premier ministre y sera lui en janvier, ce qui est déjà significatif aussi. Pour son rôle il y a eu des négociations et on en débat encore entre le gouvernement et le président. Pour le moment, on dit qu’il y a l’option pour lui de présider certains sommets. On va voir dans les mois qui viennent. »