En automne, les Tchèques apprennent à danser

Pour les Tchèques, avoir de bonnes manières veut automatiquement dire savoir danser. Pour l'apprendre, les jeunes de 16, 17 ans s'inscrivent aux cours de danse. Magdalena Segertova sur cette belle tradition, qui revit chaque automne.

De septembre jusqu'à Noël, un phénomène particulier anime les villes tchèques. Le soir venu, elles fourmillent de demoiselles en robes de gala et de jeunes messieurs rasés de près, costume noir, chemise blanche, cravate. Une fois par semaine, ces ladies et gentlemen ne prennent pas, comme d'habitude, la direction d'une boîte de nuit, mais... d'une salle de danse. Là-bas, un maître les attend. Le froissement des robes, objets de débats interminables de jeunes filles endimanchées et de leurs mamans, des volants, des épaules dénudés, des regards furtifs, de petits rires... Les jeunes apprennent non seulement le pas de valse, la polka énergique, le blues rêveur ou le tango passionnant, mais aussi la façon de marcher, de s'asseoir, de saluer et de converser, de se comporter au bal, au théâtre, à la réception...

Quand les garçons tiennent les filles fermement entre les bras et ne leur marchent plus sur les pieds, on organise des soirées dansantes. Le public se compose essentiellement des parents et grands-parents, oncles et tantes, qui ne ratent pas l'occasion de se déhancher en compagnie des plus jeunes. Les leçons de danse terminées, le jeune Tchèque saura, plusieurs fois dans sa vie, apprécier ce que les danseurs expérimentés lui avaient appris. En terminale déjà, il devra s'exécuter sur la piste de danse lors d'un grand bal où l'on célèbre la fin des études secondaires et le début de l'âge adulte. Et puis, l'hiver tchèque est, avant tout, une saison de bals. Personne n'exige de vous des performances de haut niveau, mais sans savoir distinguer la valse de la polka, difficile de s'y sentir à l'aise.

Auteur: Magdalena Segertová
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