Etranges suicides !
C'était le 6 mars. Un jeune homme a choisi la place Venceslas de Prague, devant le Musée national, pour tout simplement s'immoler par le feu. Les raisons, il les a laissées sur ses pages Internet. Ce qui m'a conduit à une telle extrémité, a-t-il expliqué, c'est ma déception quant à l'évolution dans le monde entier. Et d'ajouter : « Je ne suis qu'une victime de plus dans cette démocratie où la décision n'appartient pas à l'être humain mais au pouvoir et à l'argent ». La nouvelle a choqué toute la Tchéquie et eut des échos à l'étranger. C'est un cas isolé, a-t-on conclu. Il faut tout pour faire un monde... Seulement voilà, ce cas ne va plus être isolé, à partir de mardi dernier, où un autre jeune homme, un étudiant de la Faculté pédagogique de l'Université de Bohême de l'ouest à Plzen, va, lui aussi, s'immoler par le feu. La police nous dit que « le jeune homme serait mécontent de l'état du monde et de la société tchèque ». Quel explication à ce phénomène ? C'est la question qu'Omar Mounir a posée du docteur Jan Cimicky, psychiatre de son état.
Résumé :
Le Dr Cimicky considère que ces jeunes sont victimes de leur idéalisme. On leur a dit que le libéralisme est le meilleur système du monde, ils y ont cru et ont rêvé de voitures, de belles filles comme d'opulence, et les voilà qui se heurtent au chômage et à la dure réalité de la vie. Puis il y aurait derrière cet acte quelque chose de la réminiscence historique de ce pays : Jan Hus, au XVe siècle déjà, s'était laisser immoler par le feu. Il en est resté une trace dans la mémoire tchèque. Mais la raison profonde de cette forme protestataire de suicide, spécifique à la Tchéquie et qu'on ne trouve pas en Europe, est difficilement explicable, reconnaît le Dr Cimicky.