Etude sur l'extrémisme de droite

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La société qui s'appelle « Tolérance et société civique » a réalisé une étude sur l'état de l'extrémisme de droite en Tchéquie et dans l'Allemagne voisine. L'un des auteurs du projet Monitoring, Ondrej Cakl l'a présenté au micro de Radio Prague:

Evoquant d'abord la situation en Allemagne, Ondrej Cakl a attiré l'attention sur la ligne légale des extrémistes de droite représentés par deux partis, DVU - Deutsche Vilks Union et NPD - parti national démocrate. Le mouvement néonazi qui est né en Allemagne à la fin des années 1980 autour de l'organisation internationale Blood and Honour est devenu tout à fait légal. Il fait son apparition sous les couleurs du parti NPD. Avec son argent, il distribue les catalogues et publie les livres de David Irving et d'autres négationnistes et organise des actions pour soutenir ces personnes et arrêter leurs poursuites, au nom de la liberté de l'expression. Ondrej Cakl :

« C'est notamment en Saxe voisine que grandit une génération de jeunes entre 16 et 25 ans qui nient l'holocauste et qui sont convaincus qu'il s'agit un mensonge historique. A l'heure actuelle, les néonazis gagnent de nouvelles sympathies auprès des jeunes, notamment des électeurs qui se rendent pour la première fois aux urnes. Les néonazis commencent à être représentés dans des parlements fédéraux et régionaux, surtout au Meklenbourg et en Saxe où ils ont obtenu 9,2% des suffrages. Si cette tendance continue, ils pourraient devenir dangereux pour la République tchèque. »

Quant à la situation dans notre pays, Ondrej Cakl se déclare optimiste : l'extrême droite est en état de stagnation et de désintégration.

« L'extrême droite ne jouit pas du soutien de l'opinion publique. La jeunesse néonazie et sa partie militante - le mouvement des skinheads, est isolée du reste de la société. Ses activités se limitent à quelques actions et concerts. A l'échelle centre-européenne, le problème de l'extrême droite raciste et négationniste est un phénomène marginal en République tchèque. »

Il n'empêche que lors des élections municipales dont le deuxième tour s'est déroulé samedi dernier, deux partis extrémistes y ont participé : le Parti national mais qui n'est pas un parti néo-nazi mais de nationalisme xénophobe, et Le droit et la justice qui comptait sur sa liste de candidats des négationnistes et antisémites ouverts. Sept candidats seulement de ces partis sont, selon Ondrej Cakl, représentés dans les organes municipaux, ce qui est un net échec de ces partis. L'extrême droite est désunie, le Parti national prend ses distances vis-à-vis des skinheads et la situation devient peu transparente ce qui est plutôt un signe positif pour l'avenir.