Face à l'opposition des pays ouest-européens, Václav Klaus soutient l’intégration de la Bulgarie à l’espace Schengen
En voyage officiel à Sofia, le président tchèque, Václav Klaus, a assuré du soutien de la République tchèque en faveur de l’intégration de la Bulgarie dans l’espace Schengen alors que de nombreux pays d’Europe de l’Ouest s’opposent à cet élargissement.
« La République tchèque soutient de manière inconditionnelle la Bulgarie sur ce dossier là ».
On se souvient qu’en mai 2011, les députés européens s’étaient prononcés en faveur de l’intégration de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace de libre circulation. Les eurodéputés considèrent que les deux pays remplissent l’ensemble des critères requis pour lever les contrôles systématiques aux frontières internes entre ces pays, membres de l’Union européenne depuis 2007 et les autres pays de l’Union européenne entrées trois ans plus tôt. De leur côté, les autorités françaises, allemandes et danoises ont fait savoir qu’elles s’opposaient à l’intégration de la Bulgarie et de la Roumanie en raison du niveau élevé de la corruption au sein des appareils d’Etat. Depuis un an, la Bulgarie et la Roumanie ont renforcé leurs contrôles aux frontières externes de l’Union européenne et estiment remplir les critères en vue de l’entrée en vigueur des Accords dans les deux pays. Depuis le début du mois de mars, les Pays-Bas bloquent leur intégration effective.
« Je pense que cette injustice sera effacée cette année en septembre », a déclaré ce mardi, le président bulgare, Rosen Plevneliev, faisant référence au sommet européen de l’automne 2012 où la question de l’élargissement de l’espace Schengen sera débattue. Lors de sa visite en Roumanie, le président tchèque, Václav Klaus, a ajouté que les déclarations des pays d’Europe occidentale contre la pleine intégration de la Roumanie et de la Bulgarie à l’Espace Schengen reflétaient leur manque de discernement et leur sous évaluation de la réalité de la situation dans ces deux pays. Pour les responsables politiques de la Bulgarie et de la Roumanie, depuis 2007, leur statut d’Etat membre de l’Union européenne est difficilement accepté par les anciens pays de l’UE et considèrent avec regret être, quatre ans après leur intégration, des membres de seconde catégorie. De manière générale, le soutien du président Václav Klaus aux pays de l’Europe de l’Est s’inscrit dans la lignée de la politique de Partenariat oriental de l’Europe du point de vue de Prague. Souvent qualifiés d’atlantistes car au diapason avec la vision américaine de l’Europe, les Tchèques sont en effet favorables à l’établissement d’un espace de coopération politique et économique multilatérale approfondie entre les différents pays riverains de la mer Noire ; condition pour la République tchèque de la stabilisation de cette partie de l’Europe. Par ailleurs, Prague considère que le sud-est de l’Europe est un espace stratégique permettant, entre autres, une alternative à l’approvisionnement en hydrocarbures de l’Europe par la Russie. L’élargissement de l’espace Schengen à la Bulgarie et à la Roumanie est l’une des pièces de ce dispositif de géopolitique européenne version tchèque.