Febiofest rend hommage à la Nouvelle vague française

'L’amour fou'

Truffaut, Godard, Rommer, Rivette, mais aussi des cinéastes tombés dans l’oubli... Le festival Febiofest rend cette année hommage à la nouvelle vague du cinéma français des années soixante. Le critique de cinéma David Čenek donne des détails sur la programmation qu'il a préparée.

'L’amour fou'
« C’est à l’occasion du 50e anniversaire de la Nouvelle vague française, c’est-à-dire qu’il y a 50 ans le film de François Truffaut, Les 400 coups, était présenté à Cannes. On peut dire qu’à partir de cette année-là, 1959, on parle de la Nouvelle vague française, c’est-à-dire que cette expression est attribuée au cinéma parce qu’auparavant, elle était utilisée mais pas forcément par rapport à ce domaine. La rétrospective va être composée d’une quinzaine de films. Nous avons surtout choisi des films peu connus en République tchèque de réalisateurs connus comme Agnès Varda, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Eric Rohmer, Jacques Rivette comme le film Week-end, Les créatures, L’amour fou. Ce ne sont pas forcément des films qui ont été tournés pendant les 3-4 ans de la Nouvelle vague, mais qui ont été faits par les réalisateurs qui commençaient à être connus dans le cadre du mouvement. A part ça, on va aussi présenter des films qui ne sont pas du tout connus en République tchèque, dont les films n’ont jamais été projetés en République tchèque, ou très peu, comme Alain Cavalier, Jacques Doniol-Valcroze, Roger Leenhardt, pour montrer qu’on ne peut pas réduire la Nouvelle vague à dix réalisateurs mais qu’il y en a eu d’autres qui étaient connus et avaient alors du succès avec leurs films. C’est aussi pour montrer que la nouvelle vague française, ce n’était pas quelque chose de très organisée, c’était surtout une tendance cinématographique. »

'Paris nous appartient'
Dans quelle mesure et est-ce que cette nouvelle vague française a eu une influence sur la nouvelle vague de cinéma tchécoslovaque à la même époque ?

« La nouvelle vague française était un phénomène si important qu’elle n’a pas seulement influencé le cinéma tchécoslovaque à l’époque mais aussi d’autres cinémas nationaux. Ce qu’on appelle la nouvelle vague tchécoslovaque, ce sont les films de Věra Chytilová, Jiří Menzel, Jaromil Jireš, Miloš Forman. Tous ces réalisateurs connaissaient les films de Godard, Rommer, Rivette, de la nouvelle vague française. Ils se sont surtout inspirés de la forme de ces films français pour l’adapter à des sujets plus près du public tchèque : c’était des films à petit budget, tournés caméra à l’épaule, avec des acteurs peu connus... tout cela ils l’ont aussi utilisé. Les films les plus connus ont été tournés de cette manière-là, mais il y a aussi une touche tchèque de l’époque. »

'Les créatures'
Pour ce qui est des films moins connus dont vous parliez, ça a été difficile de les retrouver, d’avoir des copies. Car même en France leurs auteurs ne sont pas forcément très connus du grand public...

« Oui, c’est vrai. Il y a beaucoup de réalisateurs qui ont été connus pendant trois ou quatre ans et après ont disparu... Pour trouver les ayants-droits, ce n’est pas forcément difficile, le plus difficile c’est de trouver des copies qui soient encore projettables, négocier les droits, trouver les dialogues pour préparer les sous-titres tchèques... Beaucoup de ces films-là n’ont été distribués que pendant un certain temps, après, on n’a jamais refait de copies neuves : du coup elles sont souvent en possession de cinémathèques ou d’archives qui, s’ils n’en ont qu’une copie, ne veulent en général pas trop la prêter... »

Febiofest c’est jusqu’au 3 avril à Prague, le festival se déplace ensuite en régions.

Plus d'infos sur : www.febiofest.cz