Fin de la tolérance entre la coalition et l'opposition au Parlement tchèque

La situation à la Chambre des députés tchèque sera désormais plus tendue, mais aussi plus claire. L'opposition ne tiendra plus compte de l'accord tacite sur la proportionnalité représentative.

Jusqu'à une période tout à fait récente, en cas d'absence de députés de la coalition gouvernementale pour cause de maladie ou de voyage à l'étranger, l'opposition retirait du vote le même nombre de ses membres et vice versa. Ce samedi, cependant, le conseil exécutif du Parti civique démocrate ODS, formation principale de l'opposition, a recommandé à son groupe à la chambre de mettre fin à une telle pratique.

"Nous considérons la politique gouvernementale comme tellement catastrophique que nous ne pouvons plus la tolérer", a déclaré la vice-présidente de l'ODS et de la Chambre des Députés, Miroslava Nemcova. L'ODS reproche au gouvernement de Vladimir Spidla d'être incompétent et incapable de résoudre les problèmes du pays et de défendre les intérêts de la République tchèque dans la période où elle s'apprête à adhérer à l'Union européenne.

Selon le journal Lidove noviny, l'objectif de l'ODS serait de provoquer la chute du cabinet en place, ce qui entraînerait des élections anticipées. D'après le chef du parti, Mirek Topolanek, si la coalition gouvernementale n'arrivait pas à imposer, en automne, son projet de budget de l'Etat, les législatives anticipées seraient alors la meilleure solution. La coalition gouvernementale, qui ne dispose à la chambre que d'une majorité d'un seul siège, se voit donc obligée de réagir. Déjà, Vladimir Spidla a appelé les ministres à annuler les voyages à l'étranger devant avoir lieu lors des sessions de la Chambre. Personne n'a proposé cependant, jusqu'à présent, que les ministres renoncent à leurs postes de députés.