Fin des marchés asiatiques
Un phénomène qui est apparu, après la chute du régime communiste, en 1989, les marchés asiatiques, est en voie de disparition. Alain Slivinsky s'est intéressé, pour vous, à cette question.
Quand on parle de marchés asiatiques, on devrait plutôt parler de marchés vietnamiens. En effet, les vendeurs sont surtout des Vietnamiens. Ces derniers sont arrivés en Tchécoslovaquie, dans les années soixante. Ils y venaient faire leurs études ou travailler, sur la base des accords conclus entre les régimes communistes des deux pays. Combien sont-ils, aujourd'hui ? Les données officielles avancent le chiffre de 24 000, mais il y aurait dans les 70 000 Vietnamiens en République tchèque. Que font-ils ? Le plus souvent, ils se sont convertis en petits commerçants, vendant surtout des articles de qualité médiocre, mais à très bas prix, dans les stands des marchés qui ont poussé comme des champignons, après la chute du communisme, en 1989. En raison du faible pouvoir d'achat des Tchèques, dans les années quatre-vingt-dix, les commerçants vietnamiens ont connu un succès certain : ils vendaient à des prix imbattables. D'un autre côté, les articles proposés étaient, souvent, d'origine douteuse, la contrefaçon des grandes marques était courante, la garantie n'existait pas. Que vendaient-ils surtout ? Des vêtements, surtout sportifs, des chaussures, de l'électronique bon marché et toute une gamme d'articles de pacotille. Avec les années, certains se sont reconvertis dans la vente des produits alimentaires, surtout les fruits et légumes, les cigarettes et les spiritueux. Pourquoi arrivaient-ils à vendre moins cher ? Grâce à une certaine organisation et l'achat au prix de gros en grande quantité, les produits étant ensuite redistribués aux différents petits commerçants. La vente de produits de contrebande n'était pas exclue non plus. Les commerçants vietnamiens pratiquaient, aussi, une politique du bénéfice minimum.
Les temps changent... Le pouvoir d'achat des Tchèques augmente, et les grandes chaînes internationales s'implantent, de plus en plus, en Tchéquie. Leurs prix sont aussi bas, souvent, que ceux des marchands vietnamiens et, en plus de cela, les services de vente et d'après vente sont plus confortables. La garantie est assurée et devient de plus en plus longue. Pas de contrefaçon, naturellement, et facilité de paiement, crédits ou autres. Tout cela mène à la fin du commerce à l'étalage... Qu'adviendra-t-il des dizaines de milliers de commerçants vietnamiens ? Certains continueront dans le commerce des fruits et légumes, par exemple, ou des produits alimentaires. D'autres quitteront la Tchéquie pour d'autres pays. Force est de constater qu'avec l'entrée de la République tchèque à l'Union européenne, ce genre de commerce est conduit à la disparition.