Fin du ferroutage entre la Tchéquie et l'Allemagne

Photo: Commission Européenne

La commission tchéco-saxonne vient de décider de la fin du ferroutage entre la Tchéquie et l'Allemagne. Fin d'un transport écologique qui a suscité de vives réactions dans les régions concernées des deux côtés de la frontière.

Photo: Commission Européenne
Le ferroutage, donc le transport des poids-lourds et leurs chauffeurs sur des wagons de chemin de fer, existait depuis 1994, sur la ligne de chemin de fer reliant Lovosice, en Tchéquie, à Dresde, en Saxe allemande. Ce système de transport de fret, destiné surtout à réduire le nombre de camions sur les routes et donc à protéger l'environnement, était subventionné par les deux pays : dans les 3 millions d'euros par an pour la partie tchèque, trois fois plus pour la partie allemande.

Il semble que le manque d'intérêt pour le ferroutage, de la part des transporteurs, va conduire à sa disparition. Selon le ministre des Transports, Milan Simonovsky, de janvier à avril l'intérêt a baissé de 30 % et, après l'entrée de la Tchéquie dans l'Union européenne, au 1er mai, il n'atteint même plus les 10 % du volume des années passées. Un volume qui était de 330 camions par jour, le ferroutage totalisant, depuis sa mise en service, en 1994, 832 000 camions transportés sur des wagons de chemin de fer. Les écologistes tchèques et allemands, tout comme les habitants des communes se trouvant sur la voie de communication internationale E55/B170, ont immédiatement élevé leurs voix contre la liquidation du ferroutage. En effet, le transport routier a augmenté de 30 % dans la région.

Jindrich Pech, porte-parole de la mairie de Dubi, une commune qui se trouve sur la E55, affirme :« La route est dangereuse pour les écoliers et les piétons. Les ministères tchèque et allemand n'ont pas tenu leur promesse de conserver le ferroutage jusqu'à la mise en service de l'autoroute D8. Pour cela, nous allons manifester. En plus de cela, on devrait ouvrir, de nouveau, le passage frontière de Hora svateho Sebestiana aux camions, ouvrir même de nouveaux passages frontière, car le trafic est intense, de jour comme de nuit ». Force est de constater que les transporteurs routiers boudent le ferroutage. En effet, depuis l'entrée de la Tchéquie dans l'Union européenne et la fin des contrôles douaniers, il n'y a plus de bouchons aux frontières. Ceux-ci étaient la principale raison de l'utilisation du ferroutage. En plus de cela, ce moyen de transport a augmenté ses prix. Une politique à revoir des deux côtés de la frontière, car en Europe de l'ouest, en France par exemple, le ferroutage se développe, au bonheur de l'environnement et de la bonne santé des citoyens.