Foot : euphorique, le Slavia domine Plzeň dans le match au sommet
Slavia Prague – Viktoria Plzeň. Ou le leader contre son dauphin. Très attendu, le match entre les deux principaux candidats au titre de champion constituait la première grande affiche de l’année 2017 de football en République tchèque. Disputée dimanche dans un stade plein, la rencontre, même sans atteindre des sommets en termes de qualité de jeu, a tenu l’essentiel de ses promesses. Et la courte victoire (1-0) du Slavia aux dépens du double champion en titre a peut-être bien marqué un passage de témoin dans la hiérarchie du football tchèque.
Le deuxième record, lui, est moins enthousiasmant. Avec seulement sept buts inscrits en huit matchs, la 19e journée disputée ce week-end a été la moins prolifique de toute l’histoire du championnat de République tchèque. Rien que ça. Autres statistiques tout aussi peu reluisantes : s’il n’est arrivé que sept fois en plus de 700 journées disputées depuis 1993 que moins de dix buts soient inscrits, cela s’est produit pour la deuxième fois en l’espace de trois journées seulement depuis la reprise. Au total, pas moins de dix des seize équipes disputant le championnat n’ont pas trouvé le chemin des filets ce week-end. Et parmi elles donc, le Viktoria Plzeň, battu (0-1) sur la pelouse du Slavia…
Plzeň n’avance plus
On a pourtant longtemps cru que cet affrontement tant attendu entre les deux premières équipes au classement se solderait lui aussi sur un score nul et vierge. Il a fallu attendre la 88e minute et une reprise de la tête du défenseur pragois Michal Frydrych suite à un corner pour voir le tableau d’affichage enfin se débloquer. Avant cela, c’est à un duel âpre et engagé, pauvre en occasions en première mi-temps, puis plus emballé et emballant en seconde, auquel on avait eu droit. Mais réduit à dix suite à l’expulsion d’un de ses défenseurs à une vingtaine de minutes de la fin, Plzeň, auquel un partage des points aurait amplement suffi au bonheur du jour, a fini par céder sur un des derniers coups de pied arrêtés de la partie. A force de reculer, le club de Bohême de l’Ouest a encaissé ce petit but qui pourrait peser lourd à l’heure des comptes en fin de saison. Défait pour la deuxième fois de la saison, le double en champion en titre, très pauvre dans son expression offensive comme souvent cette saison (un but inscrit en trois matchs depuis la trêve hivernale), en a montré trop peu dimanche pour espérer beaucoup mieux. Et si le Viktoria n’est pas encore largué au classement, la perspective d’un triplé historique a pris un peu de plomb dans l’aile, comme le concédait très lucidement mais sans résignation Matúš Kozáčik, son gardien international slovaque qui aurait été l’homme du match s’il ne s’était incliné :« C’est notre première défaite en quinze matchs, il faut l’accepter. Nous avions battu le Slavia à l’aller chez nous, depuis eux aussi réalisent une longue série d’invincibilité, qu’ils ont prolongée contre nous. Je ne sais pas si leur victoire aujourd’hui est méritée, mais il faut reconnaître que le Slavia a eu plus d’occasions que nous et qu’ils ont tout fait pour gagner. Nous avons désormais quatre points de retard, mais aussi un match en plus à disputer qui pourrait nous rapprocher à un point en cas de victoire. Tout reste donc ouvert pour le titre. Je suis convaincu que si nous remportons les matchs qu’il nous reste à jouer d’ici à la fin de la saison, nous avons encore toutes nos chances. »
La vague rouge et blanche
En alignant un quinzième match sans défaite et une troisième victoire consécutive depuis la reprise, le Slavia, qui tire profit des importants investissements réalisés par ses propriétaires chinois, est désormais le candidat le plus sérieux au titre de champion. Nommé à la tête de l’équipe en septembre dernier suite précisément à la défaite (1-3) concédée à Plzeň au match aller – l’unique défaite de la saison pour l’heure en championnat – l’entraîneur Jaroslav Šilhavý, invaincu depuis, est souvent désigné comme le principal artisan de la progression des Rouges et Blancs ces six derniers mois :« Je suis encore tout frémissant de la prestation de l’équipe et de la communion avec le public au coup de sifflet final. Les supporters ne voulaient pas nous laisser quitter la pelouse, c’est forcément une sensation plus agréable que lorsqu’ils sont mécontents et nous lancent leurs gobelets de bière... Néanmoins, mon premier travail consistera à laisser retomber l’euphorie et à rappeler aux joueurs qu’ils doivent rester les pieds sur terre. Cette victoire nous permet désormais d’être maitres de notre destin et nous rapproche de notre grand objectif, mais il faut rester prudent. La saison est encore longue. »
A onze journées de la fin du championnat, et avec six points d’avance également sur le Sparta, difficile vainqueur (1-0) du Dukla samedi dans le « petit derby » pragois, le Slavia, semble néanmoins disposer, malgré les propos de circonstance de son coach, de tous les atouts pour reconquérir un titre de champion de République tchèque qui lui échappe depuis 2009. A l’époque, Vladimír Šmicer en portait encore le maillot…
Ngadeu et Deli, la force tranquille du Slavia
Michael Ngadeu et Simon Deli : cela fait désormais quelque temps que les supporters du Slavia n’imaginent plus le onze de départ de leur club favori sans ses deux rocs africains. Une nouvelle fois parmi les meilleurs sur la pelouse dimanche, le milieu défensif camerounais, qui poursuit sur sa lancée de la Coupe d’Afrique des nations remportée récemment avec son pays, et le stoppeur ivoirien ont, dans leurs rôles respectifs, grandement contribué à la victoire pragoise peut-être capitale contre Plzeň. A la sortie du terrain, et avant même d’aller célébrer ce succès avec leurs coéquipiers et leurs propriétaires chinois dans les vestiaires, Michael Ngadeu et Simon Deli se sont arrêtés, comme ils en ont pris la bonne habitude, au micro de Radio Prague :Nous retrouverons Michael Ngadeu et Simon Deli dans nos émissions ce mardi. Les deux joueurs évoqueront leur réussite, qui ne passe pas inaperçue, à Prague.