Foot – Ligue Europa : Marseille 0 – Liberec 1

« Pas croyable ! Liberec prend les trois points », « Quoi donc ? Liberec a volé Marseille ! », les points d’exclamation étaient de mise dans la presse tchèque pour souligner l’exploit du Slovan Liberec, vainqueur jeudi soir en deuxième match de poule de la Ligue Europa de l’Olympique de Marseille (0-1). Pourtant archidominés, les Tchèques ont tenu bon et inscrit le but de la victoire sur leur seule frappe cadrée, œuvre de Vladimír Coufal, s’offrant ainsi le plus grand exploit de leur carrière.

Tomáš Koubek, photo: ČTK

Après avoir été le bourreau de l’Olympique lyonnais en huitième de finale de la coupe UEFA il y a une dizaine d’années, le Slovan Liberec a de nouveau fait tomber l’un des cadors du football français. L’OM, et son budget de 125 millions d’euros cette saison, n’est pas parvenu, à domicile, à vaincre un modeste club tchèque dont le budget, selon les estimations, ne dépasserait pas les 3 millions d’euros. Personne ne donnait très cher de la peau du Slovan Liberec et seuls 10 000 spectateurs étaient présents au sein de la nouvelle enceinte du Stade Vélodrome pour assister à un match qui s’annonçait à sens unique. C’était sans compter sur la forme de l’un des héros de la soirée, Tomáš Koubek, le gardien de but de Liberec, auteur d’une grosse performance avec neuf arrêts à son actif, dont certains de grande classe :

« On a tout simplement eu un mur en défense aujourd’hui. Cela nous a permis de gagner, c’est incroyable ! C’est pour l’instant mon plus grand match dans le plus grand stade. Même s’il n’y avait pas tant de spectateurs que ça, l’atmosphère était géniale. C’est une énorme victoire pour Liberec et pour tous les joueurs. »

Le portier tchèque a pourtant reconnu une erreur, celle d’avoir sous-estimé la qualité offensive des Marseillais, « un véritable tourbillon » selon lui. Les joueurs phocéens ont totalisé 31 tirs vers le but adverse, arrêtés par Koubek, bloqués par un défenseur ou bien souvent trop imprécis. Symbole de cette maladresse, l’Argentin Lucas Ocampos a manqué le cadre pourtant déserté à l’heure de jeu. Un quart d’heure plus tard, à la 84e minute, un corner et une situation confuse dans la surface offraient la balle de match à Vladimír Coufal. Jindřich Trpišovský, l’entraîneur de Liberec, ne semblait pas trop y croire :

Vladimír Coufal (à gauche), photo: ČTK

« Je suis fier des garçons. Evidemment je suis conscient de l’énorme part de chance que nous avons eue mais je pense que nous avons fait le maximum. Je suis bien sûr très heureux. Le résultat est ce qu’il est malgré le déroulement du match. Pour nous, c’est le succès de notre vie probablement, on s’en souviendra toujours. »

A Marseille, où on se souvient également d’une déjà sacrée déconvenue contre un club tchèque avec une élimination en phase préliminaire de l’UEFA face à Mladá Boleslav en 2006, c’est une nouvelle contre-performance qu’il faudra plutôt très vite oublier, surtout à quelques jours du choc face au PSG. Si côté tchèque, certains n’ont pas hésité à parler d’une intervention divine, les Phocéens étaient plus terre à terre, à l’image de leur milieu offensif Rémy Cabella, qui s’est livré après la rencontre, face aux journalistes, à une limpide leçon d’arithmétique :

Remy Cabella (à droite), photo: ČTK

« Je ne sais pas. On se crée des occasions et on ne les met pas au fond. Dans le football, si on ne marque pas, on ne gagne pas. C’est ce qui s’est passé ce soir. »

D’un point de vue comptable, cette victoire permet à Liberec de croire en ses chances de sortir de ce groupe F. Défaits par Braga la première journée (0-1), les Tchèques sont deuxièmes avec trois points, comme l’OM, en attendant la réception dans trois semaines du dernier de la poule, le FC Groningue.

Face à cet exploit, les performances des deux autres clubs de Bohême en course en Ligue Europa cette saison sont forcément passées plus inaperçues. Le Sparta Prague s’est imposé 2 à 0 face à l’APOEL Nicosie et est deuxième de la poule K avant de défier Schalke 04. Le Viktoria Plzeň est quant à lui allé perdre 1 à 0 à Villarreal en Espagne.